Ce long-métrage du Français Simon Rieth est «brillant et audacieux dans sa conception, magnifiquement mis en scène et interprété. Il est une exploration remarquablement originale d'un lien intime entre frères qui résiste à toute traduction en termes autres que les siens», a déclaré lors de la cérémonie de clôture l'écrivaine américaine Joyce Carol Oates, citée dans un communiqué du NIFFF.
Celle-ci a présidé le jury international où 14 films étaient en compétition internationale. La multi-finaliste au Prix Pulitzer a donné une masterclass, très courue, lors du festival. «Ici au NIFFF, chacun des films utilise des éléments du fantastique pour éclairer le monde réel», a-t-elle notamment lancé devant une salle conquise.
Le prix «Imaging the Future», doté de 5000 francs et récompensant la meilleure «production design», a été décerné au drame onirique «Blaze», de l'Australienne Del Kathryn Barton.
Cette 21e édition était la première de Pierre-Yves Walder, nouveau directeur général et artistique. Le festival a proposé cette année une nouvelle thématique, nommée Stream Queer, avec une vingtaine de titres dédiés aux représentations des communautés LGBTQIA+ dans le cinéma fantastique. Ce type de films a joui d'une solide fréquentation par un public pluriel, selon le communiqué.
Onze premières mondiales
Outre Joyce Carol Oates, de nombreuses personnalités sont venues à Neuchâtel. La réalisatrice chilienne Francisca Alegría y a présenté sa fable écologiste et mélancolique «The cow who sang a song into the future» et l'Américain Addison Heimann son récit psychotique «Hypochondriac».
Durant les neuf jours du festival, 128 oeuvres, dont 11 premières mondiales ont été projetées. Ce fut le cas du film français «L'année du requin» qui a été dévoilé pour la première fois en public lundi en présence des réalisateurs Ludovic et Zoran Boukherma.
Explorations numériques et interactivité
Le NIFFF a la particularité de séduire de nombreux jeunes, puisque les deux tiers des spectateurs ont moins de 35 ans. Le nouvel espace, nommé la Villa, qui a proposé des explorations numériques et interactives avec des jeux vidéo 100% suisses, leur était particulièrement dédié. Les festivaliers ont pu aussi y créer leur bébé virtuel et jouer à un flipper de l'avenir.
Avec une météo favorable, le nouvel open air de plus de 500 places a séduit. Le public a pu découvrir ou revoir sous les étoiles des chefs-d'oeuvre classiques restaurés, comme «E.T l'extraterrestre» de Steven Spielberg ou «Psychose» d'Alfred Hitchcock.
A cause de la pandémie, le NIFFF avait vécu une édition exclusivement en ligne en 2020 et un mélange hybride entre salles et streaming en 2021. Quelque 34'921 festivaliers avaient été dénombrés l'an dernier. La prochaine édition se tiendra du 30 juin au 8 juillet 2023.
(ATS)