«L'ambiance a complètement changé, des deux côtés. Il n'y a plus la même disponibilité à collaborer», déclare samedi dans «Le Temps» Gérald Béroud, le créateur de Sinoptic.ch qui est l'unique site suisse d'information sur la Chine. Le Vaudois est également vice-président de la Société Suisse-Chine et secrétaire du groupe parlementaire Suisse-Chine.
La Chine s'est crispée ces dernières années, persuadée qu'elle «fait tout juste» et que «l'Occident se fourvoie», estime Gérald Béroud pour qui la pandémie a renforcé cette position. «Les Chinois n'ont pas été confrontés à autre chose que la propagande interne», dit-il.
Côté suisse, la prise de distance est considérable, assure l'expert. «Pour les responsables de la promotion économique, les cantons et la Confédération, la Chine n'est plus une priorité», déclare-t-il. Et s'y intéresser de trop près, «et même de loin», devient «suspect et politiquement suicidaire».
S'il y a des domaines où la collaboration reste possible - l'EPFL et l'EPFZ hébergent des centaines d'étudiants chinois -, Gérald Béroud constate que le nombre d'étudiants en chinois en Suisse diminue. La faute à des perspectives limitées en Chine.
Les sociétés suisses établies dans ce pays n'accèdent toujours pas à certains secteurs économiques, sont plus contrôlées et sont soumises à des réglementations qui ne s'appliquent pas forcément aux entreprises chinoises, déplore le Vaudois. «Le discours servi à l'étranger, c'est l'ouverture; à l'interne, il s'agit de serrer les rangs, résume-t-il. C'est paradoxal».
(ATS)