Les représentants du gouvernement américain ont exhorté mercredi la justice britannique à rejeter une ultime tentative de Julian Assange de faire appel de son extradition vers les Etats-Unis. Ils réfutent avoir lancé des poursuites «politiques» contre lui.
La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700'000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
175 ans de prison encourus
Après plusieurs revers, les avocats de l'Australien de 52 ans s'efforcent depuis mardi, dans une dernière tentative, de convaincre les deux juges de la Haute Cour de Londres que ces poursuites contre lui sont «politiques», et qu'une extradition mettrait sa santé et même sa vie en danger. Le fondateur de WikiLeaks risque 175 ans de prison dans cette affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.
Comme la veille, Julian Assange, souffrant selon sa défense, était absent et n'est pas non plus apparu par vidéoconférence pour le deuxième et dernier jour d'audience. La justice britannique, doit décider si elle accorde ou non au fondateur de WikiLeaks le droit de faire appel de son extradition aux Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique. Une décision est peu probable avant plusieurs semaines.
Poursuites «politiques» dénoncées
L'avocate Clair Dobbin, qui représente le gouvernement américain, a estimé lors de l'audience que M. Assange avait «publié sans discernement et en toute connaissance de cause les noms d'individus qui ont servi de sources d'informations aux États-Unis». «Ce sont ces faits qui le distinguent (d'autres médias), et pas ses opinions politiques», a-t-elle fait valoir. La veille, l'avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait lui dénoncé des poursuites «politiques» après la révélation de faits de «grave criminalité d'Etat».
Ces dernières semaines, ses proches ont alerté sur la dégradation de l'état de santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, après avoir passé sept ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur.
La défense d'Assange évoque un risque de suicide
Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d'extradition. En cas de refus de ce recours par la justice britannique, ses proches tenteront de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, mais ils craignent que M. Assange soit remis rapidement aux Etats-Unis.
Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir passé sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, afin d'éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.
(ATS)