En cas de oui le 13 février prochain, la Suisse se couperait des progrès de la médecine, estime le Conseil fédéral. Le gouvernement soulignait jeudi dans un communiqué s’efforcer déjà d’éviter autant que possible les expérimentations animales.
Lancée en 2017 par des citoyens saint-gallois, l'initiative «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine - Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès» propose de remplacer la pratique actuelle par des méthodes alternatives plus éthiques.
Elle prévoit aussi d'interdire le commerce, l'importation et l'exportation de produits faisant directement ou indirectement l'objet d'expérimentation sur des animaux. Le texte précise que l'expérimentation animale est considérée comme un mauvais traitement infligé aux animaux et peut constituer un crime.
Le Conseil fédéral égrène les effets négatifs
Accepter l'initiative empêcherait d'importer certains nouveaux médicaments, même s’ils sont plus efficaces et qu’ils entraînent moins d’effets secondaires que ceux déjà autorisés, déplore également le Conseil fédéral. Et les médicaments déjà autorisés qui sont à nouveau testés sur des animaux ne pourraient plus être importés non plus. Les vaccins contre la grippe, adaptés chaque année aux mutations du virus, sont concernés.
L’approvisionnement en produits développés en partie à l’aide d’expériences sur les animaux, notamment les stimulateurs cardiaques, serait également limité. Et afin de contourner les effets de l'initiative, il faudrait se rendre à l’étranger pour acheter ces médicaments à ses propres frais ou pour s’y faire traiter, estime le gouvernement.
En cas d'acceptation, l'initiative entraverait fortement la recherche médicale et le développement de produits médicaux, considère le Conseil fédéral. Au final, la compétitivité de la Suisse s’en trouverait affaiblie.
Plus d'un demi-million d'animaux utilisés l'année passée
En 2020, environ 556'000 animaux ont été utilisés à des fins expérimentales en Suisse, indiquait récemment l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAV), soit 2,8% de moins qu'en 2019. Les restrictions appliquées en raison du Covid-19 ont joué un rôle dans cette baisse. Ce recul s'inscrit dans une tendance plus large, qui dure depuis 2015, avec une diminution de 18% du nombre d'expériences.
(ATS)