Le soleil brille et les piscines se remplissent, annonçant enfin la belle saison. Cependant, certains préfèrent rester chez eux. Pour ces personnes, la chaleur est souvent synonyme de rhume des foins, ce qui peut rapidement transformer leur quotidien en un calvaire.
Les symptômes tels que les éternuements incessants, le nez qui coule et les yeux larmoyants ne sont qu'une partie des désagréments causés par le rhume des foins. En plus de ces symptômes, les personnes touchées peuvent également souffrir de problèmes de sommeil, de fatigue, de difficultés de concentration, voire d'asthme. Malheureusement, cette allergie est répandue, touchant environ un cinquième de la population suisse chaque année. Et cette tendance est à la hausse. Mais pourquoi de plus en plus de personnes réagissent-elles de manière allergique à ce pollen en apparence inoffensif?
«D'une part, de nombreuses personnes en Suisse sont génétiquement prédisposées au rhume des foins. D'autre part, le pollen lui-même évolue, tant en termes de quantité que de types de pollen», explique Peter Schmid-Grendelmeier, responsable du service d'allergologie de l'hôpital universitaire de Zurich, lors d'une interview avec SRF. Ainsi, ceux qui ont plusieurs membres allergiques dans leur famille ont un risque plus élevé de développer eux-mêmes ces démangeaisons incessantes. Malgré cela, cette allergie gênante peut toucher tout le monde, indépendamment de l'âge.
De plus, le pollen est devenu plus agressif. «Aujourd'hui, il provoque plus de troubles qu'il y a quelques décennies», ajoute l'expert.
La propreté peut augmenter le risque
Le pollen n'est pas le seul coupable, car une hygiène excessive peut également contribuer aux allergies. Schmid-Grendelmeier explique que si le système immunitaire n'est pas suffisamment exposé à des germes dans la petite enfance, il peut alors développer des réactions allergiques à la place. Des études ont en effet montré que les allergies sont moins fréquentes dans les pays où la population est plus exposée à des parasites.
Ce concept est connu sous le nom d'«hypothèse de l'hygiène» en médecine, et il pourrait expliquer l'augmentation spectaculaire de la prévalence du rhume des foins au cours des 50 dernières années. Selon la Commission de la santé publique environnementale, «l'hypothèse de l'hygiène est actuellement la meilleure explication pour expliquer l'augmentation de la prévalence du rhume des foins et de l'asthme».
Le Centre d'Allergie Suisse identifie une autre raison pour expliquer le nombre croissant de personnes allergiques: la pollution de l'air. Sur leur site, il est mentionné que «les pollens présents dans l'air pollué sont couverts de particules polluantes et que leurs allergènes sont modifiés, ce qui peut encore renforcer leur effet».