Boeing a annoncé mardi le retrait de l'offre faite au syndicat des machinistes IAM, qu'il accuse d'avoir formulé des demandes déraisonnables. Les discussions, pour mettre fin à la grève qui paralyse ses deux principales usines depuis la mi-septembre, sont suspendues. Le constructeur aérien américain a pris cette décision, officialisée par une communication interne consultée par l'AFP. Un troisième tour de négociations de deux jours s'est achevé mardi.
Le syndicat IAM (International Association of Machinists) a décrété une grève depuis le 13 septembre, qui concerne 33'000 adhérents dans la région de Seattle, berceau de Boeing. Les deux principales usines du groupe à Renton (produisant le 737, son avion le plus vendu) et Everett (produisant le 777 et abritant plusieurs programmes militaires) font partie des sites totalement à l'arrêt.
Dans le courrier interne, la responsable de l'aviation commerciale de Boeing Stephanie Pope affirme que la direction de l'avionneur a soumis, lors de ce troisième round de discussions, de nouvelles propositions, améliorées par rapport à la précédente version. Le groupe a notamment revalorisé le salaire net et les pensions de retraite, selon la dirigeante.
Période difficile pour Boeing
«Malheureusement, le syndicat n'a pas pris ces propositions au sérieux», préférant, selon elle, faire des demandes «non négociables qui dépassent de loin les limites de l'acceptable si nous voulons rester compétitifs». «De ce fait, poursuivre les négociations n'aurait pas de sens à ce stade et nous avons retiré notre offre» a conclu Stephanie Pope.
Boeing se dit néanmoins prêt, selon elle, à de nouveaux pourparlers une fois que l'IAM sera prêt «à discuter d'un accord qui soit respectueux de nos employés et préserve l'avenir de notre entreprise». «Nous obtiendrons gain de cause», a réagi l'IAM dans un communiqué posté sur son site, affirmant que Boeing avait refusé «de proposer toute (nouvelle) hausse de salaires», de mesures de progression de carrière ou de contributions au fonds de pension des employés.
Le constructeur, qui traverse une période difficile du fait de problèmes de qualité de sa production, a pris des mesures pour préserver sa trésorerie pendant le débrayage. Il a notamment eu recours à du chômage technique, qui touche des dizaines de milliers de salariés du groupe.