La tension continue de monter en Ukraine, et la situation pourrait même atteindre un point de non-retour très prochainement. La CIA, le service de renseignement extérieur américain, ainsi que le Pentagone disposeraient d'informations selon lesquelles le président russe prévoit d'envahir l'Ukraine dès mercredi. C'est ce que rapporte le «Spiegel». Cette information est alimentée par des images satellite de la région. L'attaque «pourrait avoir lieu dès cette semaine», a confirmé dimanche le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Les canaux diplomatiques restent, pour le moment du moins, ouverts. Samedi encore, le président américain Joe Biden a mis en garde son homologue Vladimir Poutine contre les graves conséquences d'une invasion russe de l'Ukraine. En attendant, les Etats-Unis se préparent à tout, même à des scénarios de guerre, souffle-t-on à Washington.
Pays encerclé
Outre les plus de 100'000 soldats, pièces d'artillerie et chars d'assaut mobilisés à proximité des régions séparatistes de Lougansk et Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, l'armée russe avance en direction du pays depuis la mer Noire et depuis la Biélorussie et la frontière septentrionale.
Selon les médias russes, au moins 17 navires de guerre croisent au large de l'Ukraine. Ils semblent transporter de lourdes cargaisons. Tout porte à croire que des opérations de débarquement amphibie se préparent. Chacun des ces bâtiments peut transporter plus de dix chars de combat, 300 fantassins ou jusqu'à 40 véhicules blindés légers et deux hélicoptères de combat lourds. Un cinquantaine d'avions de combat pourraient également participer aux manœuvres.
Quelle stratégie?
Dans le «Frankfurter Allgemeine Zeitung», un responsable des services secrets craint que les troupes de Vladimir Poutine ne s'emparent du corridor terrestre entre la Crimée et la Moldavie. Ils parviendraient alors à isoler l'importante ville portuaire ukrainienne d'Odessa. L'Ukraine n'aurait ainsi plus accès à la mer Noire.
La Russie pourrait également prendre l'Ukraine en tenaille par le nord. Des manœuvres militaires communes ont lieu dans le sud de la Biélorussie. Les engins de guerre déplacés à la frontière ukrainienne et polonaise inquiètent. Il s'agit d'artillerie lourde: des systèmes de défense antiaérienne de type S-400, d'avions de combat Sukhoï Su-25SM et de chars T-14.
Selon l'AFP, de nombreux Etats appellent leurs ressortissants à quitter le pays et modifient ou réduisent la présence de leur personnel diplomatique. Certaines compagnies aériennes, comme KLM, ont décidé de suspendre leurs vols.
La hausse des températures pourrait accélérer le début de la guerre. Vladimir Poutine doit profiter du gel, sinon ses chars risquent de s'enfoncer dans la boue. Les experts estiment que le chef du Kremlin n'envisage plus la désescalade. Le président russe fêtera ses 70 ans cette année et des rumeurs font état d'une santé fragile. Le nouveau «tsar» russe veut-il reconquérir l'ancien empire tant qu'il le peut encore?
(Adaptation par Jessica Chautems)