Toujours plus de femmes excisées
Plus de 230 millions de survivantes de mutilations génitales

Alors que plus de 230 millions de filles et de femmes en vie ont été excisées ou pire, cette pratique violant les droits fondamentaux est en forte hausse, dénonce vendredi l'UNICEF. Des progrès ont toutefois été réalisés dans certains pays.
Publié: 08.03.2024 à 06:52 heures
L'Afrique est le continent le plus touché avec plus de 144 millions de survivantes d'excisions ou de mutilations génitales (archives).
Photo: SIMON MAINA

«C'est une mauvaise nouvelle. Un nombre énorme, plus grand que jamais», a expliqué Claudia Coppa, auteure principale d'un rapport de l'UNICEF sur les mutilations génitales féminines, publié à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Le nombre de femmes et de filles ayant survécu à une ablation du clitoris, une excision (ablation totale ou partielle du clitoris et des petites lèvres) ou une infibulation (excision plus suture de l'orifice vaginal pour le rétrécir) est désormais estimé à plus 230 millions, doit 15% de plus qu'en 2016.

L'Afrique est le continent le plus touché avec plus de 144 millions de survivantes de ces mutilations, devant l'Asie (80 millions) et le Moyen-Orient (six millions), selon le rapport qui se concentre sur 31 pays où la pratique est courante.

99% des femmes somaliennes en sont victimes

Mais malgré le nombre total en hausse, lié en grande partie à la croissance de la population dans ces pays, le rapport met en avant des progrès pour réduire cette pratique qui viole les droits les plus fondamentaux.

Ainsi, certains pays enregistrent une baisse significative, comme la Sierra Leone où le pourcentage d'adolescentes de 15 à 19 ans ayant subi une mutilation génitale a chuté en 30 ans de 95% à 61%, mais aussi l'Ethiopie, le Burkina Faso, le Kenya.

Mais en Somalie par exemple, 99% des femmes entre 15 et 49 ans ont subi une mutilation génitale, 95% en Guinée, 90% à Djibouti, 89% au Mali. «Nous observons également une tendance inquiétante, avec de plus en plus de filles subissant cette pratique à un âge de plus en plus jeune, souvent avant leur cinquième anniversaire», note la patronne de l'UNICEF Catherine Russell dans un communiqué.

«Cela réduit considérablement la possibilité d'intervenir. Nous devons redoubler d'efforts pour mettre fin à cette pratique néfaste».

L'UNICEF plaide alors pour des lois interdisant ces mutilations, mais aussi pour l'éducation des filles et leur émancipation.

(ATS)

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