Les relations difficiles entre le Kosovo et la Serbie qui n'a jamais reconnu l'indépendance de son ancienne province à majorité albanaise connaissent un nouvel accès de fièvre depuis une dizaine de jours.
«Nous avons un accord! Après deux jours de négociations intenses, un accord sur une désescalade et le moyen d'avancer vient d'être conclu», a déclaré Miroslav Lajcak sur Twitter.
Les tensions ont éclaté le 20 septembre, après l'interdiction par Pristina des plaques d'immatriculation serbes et l'obligation de les remplacer par des plaques kosovares temporaires. Pour faire appliquer la mesure, les autorités kosovares ont dépêché des unités de la police kosovare dans le nord du Kosovo, région peuplée d'une majorité de Serbes. Depuis, des centaines de Serbes bloquent les routes menant aux deux postes-frontières de la région.
En réaction, la Serbie a relevé le niveau d'alerte de son armée et déployé des chars à proximité de la frontière.
Pristina invoque une mesure de «réciprocité», les véhicules immatriculés «République du Kosovo» - non reconnue par Belgrade - étant contraints depuis des années à prendre des plaques serbes temporaires pour entrer en Serbie.
Selon le texte de l'accord négocié sous l'égide de l'UE et publié par Miroslav Lajcak sur Twitter, le Kosovo a accepté de retirer samedi de la région ses forces de police spéciales. Simultanément, les barricades érigées par les Serbes du Kosovo seront démantelées.
La Kfor, la force de l'Otan chargée de la sécurité du Kosovo depuis la fin de la guerre entre indépendantistes kosovars et forces serbes (1998-1999), sera déployée dans la zone pendant deux semaines, selon le texte.
Les deux parties sont également tombées d'accord pour une solution temporaire sur le problème des plaques en attendant qu'un compromis définitif soit négocié.
(ATS)