Propagande sur Instagram
Cette ancienne espionne russe appelle les jeunes à se mobiliser contre l'Ukraine

Arrêtée aux États-Unis pour espionnage, l'ex-espionne russe Maria Butina avait défrayé la chronique en 2018. Depuis, elle s'est reconvertie en politique. Aujourd'hui elle utilise Instagram pour diffuser des messages en faveur de l'attaque menée par la Russie en Ukraine.
Publié: 05.03.2022 à 17:00 heures
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Dernière mise à jour: 05.03.2022 à 17:22 heures
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L'ancienne espionne russe Maria Butina est devenue une des porte-parole de la propagande de guerre à la télévision d'État russe.
Photo: Instagram / @butina_maria
Schlenz Chiara

Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est condamnée quasi unanimement dans le monde, l'«opération spéciale» menée par le Kremlin est massivement célébrée sur les réseaux sociaux russes. Parmi les symboles relayés dans cette campagne en ligne figure le grand «Z» blanc peint sur les chars russes. Il se décline depuis en autocollants pour voiture, en motifs pour T-shirts et en logos sur Instagram.

Parmi les figures de proue de la propagande russe, une ancienne espionne proche de Vladimir Poutine alimente l’opération médiatique: Maria Butina. Sur Instagram et Facebook, celle que «Bild» décrit comme l’une des meilleures agentes secrètes du président russe pose en t-shirt noir imprimé d’un «Z» et publie des messages de soutien à l’armée russe.

Connue des médias depuis 2018

Avant de défendre le bien-fondé de l’invasion ukrainienne par la Russie, Maria Butina officiait déjà pour la politique étrangère de son pays. En mai 2018, elle est arrêtée et condamnée aux États-Unis pour espionnage. Sa mission: infiltrer le parti républicain du président de l’époque, Donald Trump. L’espionne avait prévu de quitter les États-Unis pour retourner en Russie, après trois ans de mission, mais s’est fait arrêter juste avant de pouvoir quitter le territoire américain.

C’est en 2014 que Maria Butina serait entrée aux États-Unis à l’aide d’un visa étudiant pour suivre des cours à l’American University, à Washington. Un motif qui servait en réalité de couverture pour mener sa mission d’espionnage.

Elle a ciblé l’avocat et politicien Paul Erickson, impliqué dans plusieurs campagnes du parti républicain, qui devient son amant. Après son arrestation, plusieurs hommes influents avaient affirmé avoir eu des relations sexuelles avec l’espionne. Des révélations qui avaient valu à Maria Butina le surnom sexiste d'«agent 00Sex» dans certains médias.

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En décembre 2018, après plus de six mois de détention provisoire, Maria Butina avait fini par avouer travailler depuis trois ans sous la direction d’un fonctionnaire russe. Elle a plaidé coupable de complot contre les États-Unis. Après son arrestation, sa libération avait largement été réclamée, notamment par le ministère russe des Affaires étrangères, qui a partagé un tweet avec une photo de l’agente et le hashtag #FreeMariaButina. Elle finit par être libérée un peu moins d’un an plus tard, en octobre 2019.

Médaillée pour son travail

Aujourd’hui, Maria Butina pose sur les réseaux sociaux le poing serré et diffuse la propagande du Kremlin. Dans un post, elle utilise également le slogan «La force est dans la vérité. Z». Dans une autre publication, l’ancienne espionne invite les Russes à peindre un «Z» sur leurs vêtements pour «soutenir notre armée et notre président». Avec des slogans militants comme «Au travail, mes frères! Nous sommes avec lui pour toujours», elle incite ses abonnés à continuer de diffuser la propagande russe dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.

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Les réseaux sociaux ne sont pas les seules plateformes que la Russe utilise pour diffuser le message de Vladimir Poutine. Sur des plateaux de télévision russes, Maria Butina arborait un blazer noir avec un «Z» blanc peint dessus. «N’oubliez pas de regarder le revers de ma veste. Z.», écrit-elle dans la publication Instagram correspondante.

Pour son travail, elle a même reçu une médaille commémorative du parti nationaliste-conservateur de Vladimir Poutine «Russie Unie» pour «son travail actif au sein du groupe parlementaire»: en d’autres termes, la diffusion des messages de l’armée russe sur les réseaux sociaux.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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