Première fois depuis un siècle
C'est historique, la Russie fait défaut sur sa dette extérieure

La Russie n'a pas payé les intérêts dus sur deux obligations d'État en monnaie étrangère durant le délai de «grâce» qui lui avait été imparti jusqu'à dimanche soir. Le ministre russe des Finances parle d'une «farce».
Publié: 27.06.2022 à 11:32 heures
La Russie peine à payer sa dette en partie à cause des sanctions imposées par l’Occident depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qui touchent justement la capacité de Moscou à emprunter et à rembourser ce qu’elle doit.
Photo: AFP

La Russie est confrontée au premier défaut de paiement sur sa dette extérieure depuis plus de 100 ans. Dans la nuit de dimanche à lundi, une période de 30 jours au cours de laquelle les intérêts dus sur deux obligations d’État en monnaie étrangère devaient être payés a expiré.

Il ne s’agit pourtant «que» de 100 millions de dollars américains. Une somme qui ne paraît pas si importante pour un pays dont les ventes de pétrole et de gaz rapportent des milliards chaque mois. Pourtant, les investisseurs étrangers n’ont pas reçu l’argent dans les temps.

Une première depuis plus de cent ans

Il s’agit du premier défaut de paiement de la Russie sur sa dette extérieure depuis que le leader bolchévique Lénine a refusé de reconnaître la dette héritée du régime tsariste renversé lors de la révolution de 1917.

Le paiement de la dette est rendu d’autant plus difficile que les sanctions imposées par l’Occident depuis le début de l’invasion russe en Ukraine touchent justement la capacité de Moscou à emprunter et à rembourser ce qu’elle doit.

Les États-Unis ont d’abord rendu impossible à la Russie le paiement de sa dette avec des dollars détenus dans les banques américaines. Puis, fin mai, Washington a totalement interdit à Moscou de payer ses dettes en dollars, alors que la Russie a encore 12 échéances de paiement à honorer d’ici à la fin de l’année.

La Russie parle d’une «farce»

Les grandes agences de notation, qui constatent habituellement un défaut de paiement, ne peuvent actuellement pas le faire en raison des sanctions. Les créanciers qui pourraient tenter de faire valoir juridiquement leurs droits vis-à-vis de la Russie ne se sont pas encore manifestés publiquement.

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov avait qualifié la semaine dernière de «farce» la menace d’un défaut de paiement. Selon lui, toute personne qui comprend ce qui se passe sait qu’il ne s’agit pas réellement d’un défaut de paiement.

(ATS/Blick)

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