L'ex-patron de Gazprombank
«Ils en savaient trop, voilà pourquoi ils ont été éliminés»

Igor Volobujev a été vice-président de la banque Gazprom. Il vit aujourd'hui à Kiev, la capitale ukrainienne. Il ne croit pas aux nombreux suicides récents au sein de l'élite russe. Selon le manager, il s'agit de crimes maquillés.
Publié: 07.05.2022 à 06:06 heures
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L'ancien vice-président de Gazprombank Igor Volobujev a fui la Russie pour rejoindre sa mère patrie, l'Ukraine.
Photo: REUTERS

Les suicides mystérieux d'oligarques russes se multiplient. Six hommes d'affaires russes ont été retrouvés morts en l'espace de trois mois. Tous se seraient suicidés.

Parmi les morts figure l'ancien vice-président de Gazprombank, Vladislav Avaev. Son corps ainsi que ceux de sa femme et de sa fille ont été découverts en avril dans son appartement moscovite. D'autres oligarques liés au groupe énergétique public russe Gazprom sont morts dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Igor Volobujev, également ancien vice-président de la banque Gazprom, ne croit pas qu'il s'agisse de suicides. «Ils en savaient trop, voilà pourquoi ils ont été éliminés», a déclaré le manager à «Bild».

Il a déménagé en Ukraine

Igor Volobujev vit désormais à Kiev, la capitale ukrainienne. Au début de l'invasion russe, cet Ukrainien de naissance a décidé de quitter son emploi à Moscou et de se rendre dans son pays d'origine pour le soutenir dans la guerre.

Grâce à son travail de longue date à Moscou, il connaît bien le mode de pensée de l'élite russe. «Par exemple, chez Gazprom, beaucoup savent que ce que leur pays fait en Ukraine depuis 2014 n'est pas correct. Ils comprennent où cela mène la Russie, explique le quinquagénaire. Mais ils n'osent rien faire. Parce qu'ils savent que leur gouvernement est capable de tout.»

Les proches ont des doutes

Les proches des oligarques décédés nourrissent également des doutes quant aux prétendus suicides. Le fils de Sergueï Protosenya, retrouvé mort en Espagne, s'est par exemple exprimé en ce sens.

Le corps de Protosenya a été découvert avec ceux de sa femme et d'une de leurs filles. Le fils a déclaré au «Daily Mail» que son père n'était «pas un meurtrier». La police espagnole pense qu'il s'agit d'un suicide élargi, mais n'exclut pas totalement la piste criminelle.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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