Vers 04h00, après six heures d’efforts, la baleine blanche de près de 800 kg et dont l’état de santé a été jugé «alarmant» a été soulevée dans un filet tracté par une grue et déposée sur une barge, où elle a été immédiatement prise en charge par une dizaine de vétérinaires vêtus de combinaisons blanches.
Le béluga, animal évoluant en eaux froides, dont la présence dans la Seine est exceptionnelle, doit ensuite être placé dans un camion réfrigéré qui le transportera hors d’eau, «sur de la paille ou un autre élément de confort», à destination du littoral, avait précisé la secrétaire générale de la préfecture de l’Eure avant le début de la délicate opération.
Le transport du béluga égaré dans la Seine reste soumis aux résultats des examens de santé réalisés, a annoncé mercredi la sous-préfète de la ville d’Evreux après l’extraction.
«Nous attendons les résultats de la prise de sang et des échographies, et en fonction des résultats la décision sera prise s’il doit ou non prendre la route vers la mer», a déclaré Isabelle Dorliat-Pouzet, lors d’un point de presse à l’aube devant l’écluse de Saint-Pierre-la Garenne (Eure). La sous-préfète s’exprimait une heure après que le cétacé de près de 800kg a été sorti de l’eau dans un filet tracté par une grue et déposé, avec succès, sur une barge.
«Au moment où je vous parle, il est vivant, il est sur la barge, il a survécu. Il est en cours de soins», a-t-elle confirmé. «On a pu constater que c’est un mâle, qu’il lui manque énormément de poids et qu’il a quelques plaies».
Stress intense
Une perfusion a été pratiquée «pour l’hydrater et lui permettre de tenir le coup hors de l’eau». Si les examens permettent d’envisager son transport, en camion réfrigéré, vers le littoral, il doit être relâché mercredi dans une écluse d’eau de mer du port de Ouistreham (nord de la France), avant d’être reconduit en haute-mer après trois jours d’observation.
C’était «plus long qu’imaginé», mais «c’est un animal sauvage et c’était une technique nouvelle, donc il a fallu aller pas à pas», a-t-elle rappelé, saluant le travail collectif des quelque 60 personnes – plongeurs, pompiers, gendarmes, zoologues, vétérinaires,… – impliquées dans l’opération qui avait débuté mardi soir vers 20h00 GMT.
«Le moment où le béluga a été sorti de l’eau dans le filet», vers 02h00 GMT, «a été extrêmement intense et stressant parce qu’il a été surpris, il a bougé. C’était assez stupéfiant», a témoigné la sous-préfète, présente tout au long de l’opération. «Au moment où nous nous parlons, c’est un animal qui résiste et est vivant», a-t-elle ajouté, estimant que «l’opération, quelle que soit la suite, est une réussite».
Repéré le 2 août dans le fleuve, le cétacé était retenu depuis vendredi dans le bassin d’une écluse, située à 70 km au nord-ouest de Paris.
(AFP/ATS)