Le pionnier suisse de la radio privée Roger Schawinski est à l'origine de la pétition, adressée à la ministre de la communication Simonetta Sommaruga, à l'Office fédéral de la communication (OFCOM) et à la direction générale de la SSR. Selon lui, les conséquences de la mesure seraient dévastatrices.
Plus de la moitié des voitures ne disposent pas de récepteur DAB+, pointe le directeur de Radio 1. Si la bande FM venait à être débranchée, «plusieurs millions de récepteurs radio en état de marche seraient jetés d’un seul coup à la ferraille, ce qui serait néfaste pour l’environnement». De plus, les Suisses se rabattraient sur des stations de radio étrangères, provoquant ainsi un coup dur pour les médias suisses.
Soutiens de poids
Son texte a reçu plusieurs soutiens de poids, notamment de l'ancienne conseillère fédérale Doris Leuthard. Début juin, elle avait appelé le gouvernement à reporter le délai de débranchement.
L'ex-ministre de la communication était membre du Conseil fédéral lorsque celui-ci a décidé en 2017 de débrancher les ondes ultracourtes. A l'époque, elle pensait que l'écoute de la radio sur ces ondes était en voie de disparition et que les radios numériques s'imposeraient plus rapidement en Suisse.
Dans le reste de l'Europe, la date de péremption des ondes ultracourtes varie beaucoup. En Grande-Bretagne, elle est fixée à 2032. Dans d'autres pays dont l'Allemagne, aucune date n'a encore été choisie. «La Suisse n'a pas intérêt à faire cavalier seul. Les voitures doivent pouvoir capter la radio du nord de l'Allemagne au sud de l'Italie», a mis en garde l'Argovienne.
«Décision appartenant à la branche»
Plusieurs interventions parlementaires ont également été déposées contre le débranchement des ondes ultracourtes. Pour le gouvernement, la décision appartient à la branche, avait-il indiqué en réaction à la prise de position de Doris Leuthard.
La SSR entend retirer ses chaînes de la bande FM en août 2022 déjà. Les radios privées ont elles fixé la date à janvier 2023. Ces dernières années, le Conseil fédéral a créé une base légale en vue du basculement vers la réception numérique. La Confédération soutient les stations financièrement dans leurs travaux d'adaptation. Le délai maximal est prévu fin 2024.
(ATS)