Au sein de l'Église catholique, en cas de délit ou de non-respect des règles, ce n'est pas seulement devant le tribunal séculier qu'il faut se justifier.
En effet, le catholicisme possède son propre droit canonique, qui définit les sanctions en cas de violation des règles de la foi. Les sentences peuvent aller de la réduction de salaire à l'excommunication. Après des décennies de négociations, ce droit pénal ecclésiastique valable dans le monde entier a été révisé au Vatican.
A l'avenir, l'abus d'enfants sera défini comme un péché particulièrement grave. Alors que, jusqu'à présent, la pédophilie était considérée comme une simple infraction au célibat. En outre, chaque cas de maltraitance d'enfant devra donner lieu à une enquête interne et des poursuites devront être engagées. Cela place la maltraitance des enfants au même niveau que l'avortement, le viol ou le meurtre.
Mais ce n'est pas tout: désormais, l'ordination d'une femme à la prêtrise constitue une infraction punissable.
L'Église doit prendre position
«C'est un scandale», s'indigne Ronja Jansen, à la tête de la Jeunesse Socialiste suisse. «Le nouveau droit pénal ecclésiastique place l'ordination des femmes à la prêtrise au même niveau que l'abus d'enfants.» Elle attend désormais de l'Église catholique suisse «qu'elle prenne clairement position contre cette situation, et qu'elle fasse activement campagne au niveau international pour l'égalité au sein de l'Église».
Au niveau international, le nouveau code pénal ecclésiastique a déjà suscité des discussions. Pour l'Association des femmes catholiques d'Allemagne, par exemple, la révision est une «gifle». Cela montre à tous ceux qui soutiennent l'accès des femmes à tous les ministères et fonctions que le Vatican veut à tout prix garder sa porte fermée.
Selon Mike Bacher, de la Faculté de théologie de l'Université de Lucerne, le nouvel ordre juridique n'a fondamentalement aucun impact direct, comme il l'a déclaré au «St. Galler Tagblatt». «Ici, on a ajouté quelque chose à une loi qui s'appliquait déjà.» En effet, les femmes se voient déjà refuser l'ordination sacerdotale - maintenant, elles peuvent en être punissables.
Pas de réponse de la Conférence des évêques
Refuser d'ordonner des femmes à la prêtrise était déjà un manque de bon sens, selon Ronja Jansen. «Mais maintenant, l'Église catholique fait un énorme pas en arrière. C'est absolument répugnant.» La jeune politicienne compare cette situation avec celle de l'Islam, dénonçant ainsi une logique à deux vitesses: les musulmans de Suisse sont souvent soupçonnés de ne pas respecter la loi helvétique. «Alors qu'une institution comme l'Église catholique peut ignorer le droit constitutionnel à l'égalité, sans que cela ne devienne un problème pour personne. C'est hypocrite.»
La Conférence des évêques suisses n'a pour l'heure émis aucun commentaire et n'a pas répondu aux sollicitations du Blick.
(gbl)