Le Premier ministre britannique conservateur s'exprimait samedi à un rassemblement politique organisé par le parti d'extrême droite de la cheffe du gouvernement italien, Fratelli d'Italia. Ils ont signé en octobre une lettre conjointe appelant les dirigeants de l'Union européenne à prendre des mesures plus strictes contre l'immigration illégale.
Dissuader les émigrants
Rishi Sunak a appelé à accroître les efforts pour lutter contre les passeurs mais aussi pour dissuader les candidats à l'émigration. «Pour que cette dissuasion soit crédible, il faudra agir différemment, rompre avec le consensus. Giorgia et moi sommes prêts à le faire», a-t-il déclaré.
«Si nous ne nous attaquons pas au problème, le nombre de personnes ne fera qu'augmenter et nos pays et notre capacité à aider ceux qui en ont le plus besoin seront dépassés», a-t-il encore dit.
Giorgia Meloni et Rishi Sunak ont rencontré samedi le chef du gouvernement albanais Edi Rama et sont convenus d'"intensifier encore la coopération contre les passeurs», ont indiqué les services de la cheffe du gouvernement italien.
Accords signés avec l'Albanie
L'Italie et le Royaume-Uni ont tous les deux signé des accords avec l'Albanie pour limiter les entrées clandestines de migrants en provenance de ce pays. Près d'un tiers des personnes illégalement arrivées en bateau sur les côtes britanniques en 2022 étaient de nationalité albanaise, soit près de 13'000 migrants sur un total de 45'000. Londres et Tirana se sont donc entendus sur le fait que les Albanais arrivés au Royaume-Uni en bateau pourraient directement être renvoyés dans leur pays d'origine.
Selon Rishi Sunak, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale une priorité de son mandat, cet accord a permis de réduire les arrivées illégales d'Albanais de 90%. Le Premier ministre britannique tente par ailleurs de convaincre les députés de voter en faveur d'une loi controversée pour envoyer les migrants arrivés illégalement au Rwanda.
Le mois dernier, Giorgia Meloni et Edi Rama ont également signé un accord en vue de construire en Albanie deux centres pour y héberger les migrants qui tentent de gagner l'Italie, mais cet accord doit encore surmonter de nombreux obstacles législatifs et juridiques en Albanie avant de pouvoir être mis en oeuvre.
(ATS)