C'est un jour noir pour l'environnement: les deux initiatives agricoles et la loi sur le CO₂ ont échoué. Pour l'UDC, en revanche, c'est un triomphe. Le parti agrarien a réussi à mobiliser ses électeurs de telle sorte que le second objet a été balayé par une courte majorité, bien que tous les autres partis bourgeois aient soutenu le projet.
Pour le chef de l'UDC, Marco Chiesa, l'affaire est claire: «Il s'agit d'un vote de défiance à l'égard de la conseillère fédérale Sommaruga», a-t-il déclaré lors du grand débat organisé sur Blick TV, la chaîne d'info en continu de nos cousins alémaniques. La ministre de l'environnement Simonetta Sommaruga avait pourtant fait campagne avec application pour le projet de loi, n'hésitant pas à monter sur le Titlis avec la star du ski Michelle Gisin pour faire campagne pour la loi dans les médias.
Le pays a mis en minorité la ville
Sans succès: «La population a dit non à la politique de Mme Sommaruga», a donc martelé Marco Chiesa. «Elle était en principe pour une plus grande protection du climat», mais pas «pour une politique de redistribution socialiste» au détriment de l'économie et des emplois.
Le chef de file de l'UDC peut être doublement satisfait, car les initiatives agricoles ont également échoué: «Le combat en valait la peine», s'est-il réjoui. La population rurale s'est, selon lui, défendue avec succès contre la ville afin de dire clairement non aux propositions environnementales.
Accusations de la gauche
La coprésidente du PS, Mattea Meyer, s'est bien sûr montrée extrêmement déçue: «Nous ne pouvons poursuivre nos activités économiques que sur une planète saine. Les partis conservateurs doivent maintenant s'assurer que les objectifs climatiques peuvent encore être atteints.
Président des Verts suisses, Balthasar Glättli s'en prend également aux partis bourgeois, dont il estime qu'ils ne sont pas assez motivés pour mettre en œuvre les objectifs climatiques. Pour autant, il ne veut pas rompre avec le centre-droit: «Nous devons retrousser nos manches, car nous ne pouvons pas continuer comme avant.»
Le PLR se défend
Présidente du PLR suisse, Petra Gössi se défend contre ceux qui accusent son parti de ne pas mener une politique en faveur de l'environnement. «Au sein de la base, je n'ai entendu personne dire qu'il n'était pas en faveur de la protection du climat», a déclaré la cheffe du PLR. Mais la loi sur le CO₂ n'était tout simplement pas en mesure d'obtenir le soutien de la majorité, a-t-elle déclaré: «Nous devons avancer avec des mesures libérales et raisonnables, sinon les gens ne les soutiendront pas.» Il est possible, a-t-elle ajouté, que la loi actuelle sur le CO₂ doive être prolongée et que l'on doive renoncer à des prélèvements. A quoi devraient ressembler les approches plus libérales? Petra Gössi n'a pas été en mesure de le dire.
Pour elle, une seule chose est sûre: «La gauche doit se rapprocher davantage du côté bourgeois.» Si vous élaborez une politique environnementale et que vous n'emmenez pas les gens avec vous, vous ne parvenez pas à faire passer des thèmes aussi importants que la protection de l'environnement.
La mobilisation a-t-elle échoué à cause des mesures Covid?
De manière générale, Petra Gössi estime que l'échec de la loi sur le CO₂ est davantage imputable aux deux initiatives agricoles. «Il y a eu une forte mobilisation dans les campagnes à cause de celles-ci». Cela aurait, selon elle, également conduit à un «non» au projet de loi sur le climat.
Cet avis n'est pas partagé par Mattea Meyer: «Ce sont des tactiques de diversion!» La co-présidente du PS a précisé que c'était le travail d'un parti de mobiliser les électeurs. «Le PS a réussi à le faire», a-t-elle affirmé, accusant le PLR de ne pas avoir su le faire.
Petra Gössi a finalement rejeté la faute sur la période de Covid. En raison de ces mesures, il y aurait eu à son avis moins de podiums et de discussions publiques: «On ne peut pas faire passer les émotions uniquement via des sessions Zoom», a-t-elle regretté.