Technique et complexe, le dernier objet soumis au peuple, après avoir longtemps laissé les Suisses et les Suissesses indécis, n'a pas passé la rampes. Les implications floues en terme financier de la suppression partielle de l'impôt anticipé pourraient expliquer en partie ces hésitations.
Le gouvernement et les partis bourgeois promettent des recettes fiscales se chiffrant en centaines de millions. Supprimer l'impôt anticipé sur les nouvelles obligations reviendrait à abolir une spécificité suisse dissuasive, avaient-ils argumenté. Plus d'entreprises auraient pu lever des fonds grâce à ce moyen. Des emplois auraient été créés. Le marché aurait été renforcé.
Une hypothèse réfutée par la gauche, les syndicats et même certains économistes. Une suppression d'impôt n'a jamais mené à une hausse des recettes. Les pertes seront en revanche certaines, et pourraient aller jusqu'à 800 millions de francs par an, si les taux d'intérêt augmentent à nouveau, soulignent-ils. L'incitation à l'honnêteté tomberait aussi. Seuls les investisseurs, remplissant correctement leur déclaration, se voient en effet rembourser l'impôt anticipé.
«La population ne s’est pas fait avoir par le lobby des multinationales et a empêché de nouveaux passe-droits pour les multinationales et les gros investisseurs», a salué le Parti socialiste sur Instagram.
(ATS)