RSF réclame «à la Maison-Blanche un plan spécial pour l'évacuation des journalistes (et des défenseurs des droits de l'Homme) afghans». Les projets d'évacuation «préparés par d'autres pays (notamment européens) sont largement entravés par la gestion des accès aux avions», déplore l'ONG.
«Nous recevons des dizaines et des dizaines de demandes d'évacuation urgente, indique Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF. Notre problème aujourd'hui n'est pas d'obtenir des visas ou des places dans des avions, c'est d'obtenir que ces personnes puissent accéder aux avions».
Six jours après la prise de contrôle des talibans à Kaboul, la communauté internationale s'inquiète en effet de l'évacuation de milliers d'Afghans, dans le chaos le plus total à l'aéroport de Kaboul contrôlé par les militaires américains.
RSF préconise «la mise en place de facilités d'accès et d'identification pour les journalistes et les défenseurs des droits humains figurant sur les listes de différents pays et organisations», ainsi qu'un «couloir humanitaire et un périmètre spécial».
Pour permettre ce dispositif, RSF réclame en outre «un report de la fin de l'opération militaire américaine en Afghanistan au-delà de la date actuellement prévue». «D'ici au 31 août, les évacuations de personnes en grand danger, comme les journalistes afghans, ne pourront pas matériellement être menées à leur terme».
«C'est l'image des Etats-Unis en matière de défense de la liberté de la presse et des droits de l'Homme qui est en jeu», fait valoir M. Deloire.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) indique avoir reçu «des centaines de demandes d'aide» de professionnels de l'information afghans, majoritairement des femmes, chez lesquelles règnent «la panique et la peur».
Des talibans recherchant un journaliste de Deutsche Welle (DW), désormais installé en Allemagne, ont abattu mercredi un membre de sa famille et en ont grièvement blessé un autre, a annoncé la radio allemande.