Cette année, les prix de l'immobilier devraient progresser de 6%, après une hausse de 5,2% en 2020. Le rythme de croissance devrait ensuite ralentir, avec une hausse de 3,0% estimée pour l'exercice suivant, selon les prévisions de la ZKB.
Au niveau des loyers proposés, les spécialistes tablent sur une augmentation de 1,0%, aussi bien pour 2021 que 2022, selon une étude de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) publiée mardi.
L'accélération des prix de l'immobilier s'explique par une forte demande, le désir de devenir propriétaire s'étant renforcé au cours de la pandémie. L'environnement de taux bas et la possible suppression de l'impôt sur la valeur locative renforcent encore cette tendance.
Alors qu'il était fréquent qu'à la retraite, les propriétaires revendent leur bien pour s'installer dans un logement en location, cela est de nos jours moins attractifs, selon la ZKB. Désormais, un bien vendu entraîne un bien de remplacement acheté: cela change la structure du marché immobilier, expliquent les auteurs.
Le développement du télétravail entraîne certes un élargissement du périmètre de recherche, renforçant l'attractivité de certaines communes périphériques. Néanmoins, les aspirants à la propriété sont loin de se jeter sur les communes excentrées, qui resteront par conséquent confrontées à des taux de vacances importants.
Suite à la pandémie, le bond des prix des matériaux de construction et les difficultés d'approvisionnement ajoutent une complication supplémentaire, surtout pour les particuliers souhaitant faire des travaux de rénovation. Il faut compter plusieurs mois pour se faire livrer du parquet, des matériaux isolants ou même un four, alors que les délais sont habituellement de quelques semaines.
«Avec des ressources limitées, beaucoup d'artisans et fournisseurs donnent la priorité aux grands clients, dans l'espoir d'obtenir d'autres projets rentables par la suite. Si un propriétaire parvient à placer sa commande, c'est souvent à un prix plus élevé», explique Ursina Kubli, responsable de la recherche immobilière à la ZKB.
Même si les travaux de rénovation coûtent plus cher, les prix des logements anciens ne devraient pas diminuer, car le désir d'avoir sa maison individuelle est tel, et les objets si rares à trouver, que les intéressés seront suffisamment nombreux pour qu'aucune baisse de prix ne soit consentie, selon la ZKB. Dans le neuf, le renchérissement des coûts sera tout au plus un prétexte pour justifier la hausse des tarifs, car «les prix sur le marché immobilier s'orientent moins selon les coûts effectifs que selon la propension à payer des acheteurs», concluent les auteurs.
(ATS)