La situation épidémiologique est incertaine. Le nombre de cas s'est stabilisé au cours des 10 à 14 derniers jours. Mais le nombre de nouvelles infections est à un niveau élevé par rapport à la deuxième vague, a relevé Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle des infections de l'OFSP, mardi devant les médias.
En comparaison internationale, l'incidence en Suisse est analogue à celle de la France, où le nombre de cas diminue toutefois. Elle reste en outre plus élevée qu'en Italie et en Allemagne, selon l'experte de la Confédération.
Avec 85 nouvelles entrées quotidiennes, les hospitalisations sont stables. Mais l'occupation des soins intensifs augmente, avec 264 personnes enregistrées dans ces unités. Les décès repartent à la hausse depuis deux semaines avec une moyenne d'environ 6 par jour.
Face à la charge de travail élevée, des interventions non urgentes ont été reportées, alors qu'entre les vagues déjà, toutes les opérations repoussées n'ont pas été rattrapées, a indiqué Linda Nartey, vice-présidente de l'Association des médecins cantonaux de Suisse. «Nous sommes inquiets». Les hôpitaux manquent de personnel.
S'immuniser en étant infecté est plus risqué que la vaccination, a poursuivi Virginie Masserey. Les personnes hospitalisées non vaccinées sont plus jeunes et étaient en bonne santé avant d'être infectées. «De telles hospitalisations sont évitables». Les patients vaccinés sont eux plus âgés et souffrent souvent déjà d'une maladie chronique.
Un bon instrument contre la surcharge du système de santé est la vaccination, a pointé Linda Nartey. Les personnes, qui ont reçu leurs deux doses, sont beaucoup moins infectées. Elles tombent beaucoup moins souvent malades et encore moins souvent gravement malades.
Et d'appeler chacun à se faire vacciner avant l'automne et la saison de la grippe. Il faut six semaines pour être entièrement protégé, a rappelé Mme Masserey.
«Les cantons sont prêts à adapter leur offre de vaccination», a souligné la vice-présidente de l'Association des médecins cantonaux de Suisse. Des équipes mobiles sont mises sur pied. D'autres possibilités, comme la vaccination dans les écoles ou les centres pour requérants d'asile, sont également étudiées.
Après une stagnation durant l'été, les vaccinations reprennent, a noté Virginie Masserey. 52% des Suisses ont reçu les deux doses, 58% au moins une. 62% des adultes sont complètement vaccinés. Chez les 12-17 ans, le taux atteint 18% et 29% ont déjà reçu une première injection.
Concernant les mesures dans les écoles, il est difficile de savoir si le port du masque doit être exigé ou non. Les cantons seraient favorables à une réglementation nationale, selon Linda Nartey.
Reste que l'évolution de la quatrième vague est difficile à prévoir. Il est également difficile d'évaluer s'il est nécessaire de prendre d'autres mesures telles qu'une utilisation étendue du certificat Covid, a affirmé Virginie Masserey. «Tout dépendra de la dynamique et de l'évolution des chiffres».