Le brasier s'étend
Un violent incendie continue de faire des ravages en Californie

L'incendie qui ravage depuis vendredi la forêt californienne continuait de s'étendre dimanche. Des milliers de personnes ont été évacuées dans un contexte de forts pics de chaleur affectant des dizaines de millions d'Américains dans tous les Etats-Unis.
Publié: 25.07.2022 à 10:14 heures
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Dernière mise à jour: 25.07.2022 à 10:34 heures
Les pompiers sont à pied d'oeuvre afin de maîtriser le feu qui n'a fait que de s'étendre depuis vendredi.
Photo: Noah Berger

Le feu, baptisé «Oak Fire», s'étend dans le comté de Mariposa, près du parc national de Yosemite et de ses célèbres séquoias géants. Il «s'est considérablement développé dans la partie nord, se déplaçant plus loin dans la forêt nationale de la Sierra», selon un bulletin dimanche du département californien des forêts et de la protection contre le feu.

Favorisé par une «extrême sécheresse», les vents et les hausses de températures, l'incendie, combattu par quelque 2000 pompiers, a brûlé au moins 5500 hectares de forêt, détruit 10 propriétés, en a endommagé cinq autres et en menace plus de 2500, a dit à l'AFP une porte-parole de ce département. Plus de 6000 personnes, vivant pour la plupart dans de petites localités en altitude, ont dû évacuer samedi, selon un autre porte-parole des pompiers de Californie, cité par le journal Los Angeles Times.

Conséquence du changement climatique

«C'était effrayant quand nous sommes partis, parce que nous recevions des cendres sur nous et nous avions une telle vision de ce nuage (de fumée). On aurait dit qu'il était au-dessus de notre maison et qu'il venait vers nous très rapidement», a témoigné sur la chaîne de télévision locale KCRA 3 une femme qui a dû quitter sa maison, Lynda Reynolds-Brown. «On commençait à rassembler nos affaires. Je suis remonté sur la colline pour regarder et j'ai pensé 'Oh mon Dieu', il (le feu) arrivait vite», a ajouté son époux, Aubrey Brown, près d'une école de Mariposa transformée en centre d'accueil d'urgence. Le parc de Yosemite, l'un des plus célèbres du monde, avait connu mi-juillet un incendie, dont les flammes avaient menacé ses séquoias géants.

L'Ouest américain a déjà connu ces dernières années des feux de forêt d'une ampleur et d'une intensité exceptionnelles, avec un très net allongement de la saison des incendies, phénomène que les scientifiques attribuent au changement climatique. «Oak Fire» est l'une des manifestations les plus dramatiques de la vague de chaleur qui a touché les Etats-Unis ce week-end, dans le nord-ouest, le centre et le nord-est. Selon une carte du service météo national (NWS), une très large partie du pays, dont la Californie, tout le sud, puis une grande partie de la côte est, a connu des températures de 37°C à 43°C.

La survie de notre civilisation «en jeu»

Une chaleur torride qui devrait quelque peu s'atténuer lundi: elle va «continuer de sévir dans le centre et le nord-est ce (dimanche) soir, avant que le creux en altitude au-dessus du Canada ne descende dans la région pour modérer un peu les températures demain» (lundi), selon les prévisions du NWS. Mais toutes les régions ne vont pas en profiter: des températures de 37°C ou plus sont prévues pour dans les prochains jours dans certaines parties de l'est du Kansas et de l'Oklahoma, jusqu'au sud du Missouri et au nord de l'Arkansas. Même le nord-ouest du Pacifique, habituellement frais, n'échappera pas à la chaleur, les températures élevées «devant augmenter régulièrement au cours des prochains jours et pourraient battre des records», ajoute le NWS.

«Les scientifiques ont prédit ces événements extraordinaires et catastrophiques depuis des décennies maintenant», a réaffirmé dimanche sur la chaîne de télévision ABC News l'ancien vice-président américain Al Gore, qui avait reçu un prix Nobel de la paix en 2007 pour son engagement pour le climat. «Aujourd'hui, ils disent que si nous n'arrêtons pas d'utiliser notre atmosphère comme une poubelle et si nous n'arrêtons pas ces émissions (de gaz à effet de serre) qui piègent la chaleur, les choses vont empirer. Plus de gens seront tués et la survie de notre civilisation est en jeu», a-t-il ajouté.

(ATS)

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