L'initiative vise à interdire l'élevage intensif en Suisse dans les 25 ans. Elle veut ancrer de meilleures normes de protection des animaux dans la Constitution. Enfin, elle demande à la Confédération d'édicter des dispositions pour réguler les importations d'animaux et de produits d'origine animale pour protéger l'agriculture suisse.
Aujourd'hui, des «fabriques d’animaux» sont créées chaque jour, le bien-être des animaux y est bafoué, des antibiotiques y sont administrés de façon routinière et d'énormes quantités de fourrage sont importées, dénoncent les auteurs du texte. Et d'ajouter que l'élevage industriel accélère le réchauffement climatique, aggrave la faim dans le monde et la rareté de l'eau.
En commission, l'initiative a été rejetée par 14 voix contre 5 et 5 abstentions. Pour la majorité, la Suisse dispose déjà de la loi sur la protection des animaux la plus restrictive au monde. Elle connaît des prescriptions très sévères en matière d'effectifs maximums par exploitation.
Le bien-être animal dans la Constitution
L'acceptation de l'initiative créerait de nouveaux problèmes, poursuit la commission. Elle mettrait la Suisse en porte-à-faux avec ses engagements internationaux et entraînerait une importante charge administrative. La commission n'est pas davantage entrée en matière sur le contre-projet direct élaboré par le Conseil fédéral.
Le gouvernement soutient l'objectif général de l'initiative, mais la rejette, car la législation sur la protection des animaux interdit déjà l'élevage intensif. Avec son contre-projet, il propose d'inscrire le bien-être animal dans la Constitution et de l'étendre à tous les animaux.
Trois critères sont retenus: un hébergement respectueux des animaux, des sorties régulières à l'extérieur, des conditions d'abattage respectueuses. Les exigences minimales dans ces trois domaines seront renforcées pour tous les animaux de rente.
Une initiative de la Fondation Franz Weber
Tant l'initiative que le contre-projet ont peu de chances de passer au Parlement. En consultation, le PDC, l'UDC, le PLR et l'Union suisse des paysans ont jugé les dispositions en vigueur suffisamment strictes. Les modifications souhaitées entraîneraient des coûts élevés pour les agriculteurs.
La majorité des cantons, le PS, le PVL les associations de consommateurs se sont prononcés en faveur du contre-projet. Sentience Politics et les Verts saluent les efforts du Conseil fédéral, mais ils considèrent que les améliorations promises sont des déclarations d’intention sans caractère juridiquement contraignant.
Le texte «Non à l'élevage intensif en Suisse (initiative sur l'élevage intensif) « a été lancé par la présidente de la Fondation Franz Weber, Vera Weber, le conseiller national Bastien Girod (Verts/ZH), Sentience Politics et Greenpeace. Il est soutenu par certaines associations de protection des animaux.
(ATS)