Ces chiffres sont en ligne avec les objectifs politiques imposés aux entreprises, et l'atteinte de ce seuil minimum était largement escompté, peut-on lire dans le Schillingreport 2024. Certains indicateurs inquiètent malgré tout, notamment les 23% de directions qui ne comptent toujours aucune femme en leur sein. Alors que d'importants progrès ont été réalisés entre 2019 et 2023, où la part de directions exclusivement masculines a diminué de 53% à 25%, les avancées se font désormais plus lentement.
Si les choses avancent au ralenti, c'est également car une des clés du succès est de retenir les femmes une fois nommées à leur poste. En moyenne, elles restent à leur fonction de direction trois ans, contre sept ans pour les hommes. «Une appartenance si courte à un organe de direction ne saurait être durable», critiquent les auteurs du rapport. Le poste précédant la nomination fournit une explication, alors que 45% des femmes promues à la direction ne travaillaient pas auparavant dans l'entreprise où elles ont été nommées, contre 36% seulement pour les hommes. Pour le chasseur de tête, cela est «assurément» une des raisons de la durée en fonction plus courte pour les femmes.
Par ailleurs, l'évolution démographique se reflète avec des directions vieillissantes. En moyenne, leurs membres ont 53 ans. Ce constat est encore plus vrai pour les directeurs généraux (CEO), qui sont en moyenne âgés de 55 ans.
Si on prend en compte uniquement les entreprises cotées sur l'indice SMI, les seuils étaient déjà respectés en 2022 et un léger progrès a été enregistré en 2023, avec 34% de femmes dans les conseils d'administration et 26% dans les directions. «Un tassement se fait ressentir», s'inquiètent toutefois les spécialistes.
Dans le secteur public, la proportion de femmes parmi les cadres supérieurs atteint désormais un quart.
(ATS)