Après que le Conseil fédéral s’est finalement rallié lundi aux sanctions de l’UE contre la Russie, la Suisse fait parler d’elle au niveau international. L’humoriste américain Jimmy Kimmel, entre autres, a oscillé entre admiration et amusement pour la Confédération.
«Même la Suisse, notoirement neutre, prend des mesures contre la Russie. La Suisse! Les gens qui ne prennent jamais parti prennent ici parti!», a déclaré Jimmy Kimmel lundi lors de l’émission «Jimmy Kimmel Live!» diffusée sur la chaîne ABC. «Ils ont gelé les avoirs russes et fermé l’espace aérien suisse», a-t-il expliqué avant de plaisanter: «Et maintenant, Poutine n’est pas seulement dans l’eau chaude, il est aussi dans le chocolat chaud».
Jimmy Kimmel a également cité la déclaration du président du Conseil fédéral Ignazio Cassis: «L’attaque de la Russie ne peut pas être acceptée du point de vue du droit international, cela ne peut pas être accepté politiquement et cela ne peut pas être accepté moralement».
«Et ce sont les gens qui ont donné un coffre-fort à Hitler…», a-t-il continué à propos de la position inhabituellement claire de la Suisse. Puis il a fait remarqué qu’en outre, les talibans ont eux aussi appelé à la «retenue» et une à une «solution pacifique» pour sortir de la crise. «Pour résumer encore une fois: la Russie a désormais perdu les talibans et les Suisses. Les personnes les plus violentes et les moins violentes du monde sont en ce moment unies contre la Russie».
Jimmy Fallon et Stephen Colbert aussi font des blagues sur la Suisse
Jimmy Kimmel n’est pas le seul animateur américain à se moquer de la Suisse après ce revirement. «L’armée suisse est maintenant comme ça: formation d’attaque! Couteau! Tire-bouchons! Etranges petits ciseaux!», s’est moqué Jimmy Fallon, animateur de late night talk sur NBC, en faisant allusion au couteau suisse.
Le successeur de David Letterman, Stephen Colbert, fait lui aussi dans la dentelle dans son émission sur CBS: «La Suisse a maintenant un couteau pour la Russie. Et comme c’est un couteau suisse, il est accompagné de petits ciseaux, d’un cure-dent et d’un tire-bouchon.»
Après que la Suisse se soit finalement ralliée lundi aux sanctions de l’UE, le «Washington Post» a même titré que la Suisse «rompait» avec sa neutralité.
D’où vient le changement d’avis de la Suisse sur les sanctions?
Jeudi dernier encore, le Conseil fédéral avait annoncé qu’il ne reprendrait pas les sanctions, mais qu’il se contenterait d’empêcher leur contournement. Lundi, il a fait volte-face: Il avait «besoin de temps» pour examiner la compatibilité de cette mesure avec la neutralité suisse et pour pouvoir en évaluer les conséquences. Après une levée de boucliers des médias et de la population civile, ce changement d’attitude n’a toutefois pas semblé tout à fait volontaire.
(Adaptation par Thibault Gilgen)