De juillet à septembre, le numéro un mondial de la musique en ligne a gagné, en net, 23 millions d'utilisateurs actifs mensuels pour atteindre 456 millions au total, dont 195 millions d'abonnés payants, le reste utilisant gratuitement le service avec de la publicité.
La plateforme suédoise a ainsi enregistré un taux de croissance supérieur (20%) à celui des trois mois précédents (19%), le plus élevé depuis le deuxième trimestre 2021.
Elle est notamment alimentée par les régions du monde, hors Amériques et Europe, qui représentent désormais 26% des utilisateurs, contre 11% il y a quatre ans.
Il s'agit néanmoins essentiellement d'utilisateurs du service gratuit, avec publicité. La base des abonnés payants évolue assez peu, issue à 88% des Amériques et d'Europe, contre 91% il y a quatre ans.
Des chiffres en progression malgré les incertitudes
Spotify voit même le rythme s'accélérer au quatrième trimestre et table sur 24% de croissance, avec 479 millions d'utilisateurs actifs mensuels fin 2022, dont 202 millions d'abonnés payants.
«Il y a beaucoup d'incertitude dans le monde» en ce moment, mais «en dehors de la publicité, nous n'en voyons aucun impact», a commenté le fondateur et PDG Daniel Ek lors d'une conférence téléphonique, admettant, en creux, que les revenus publicitaires étaient affectés par la conjoncture.
Le chiffre d'affaires du volet gratuit de la plateforme, qui dépend de la publicité, a ainsi enregistré sa plus faible croissance de la période récente, à 19% sur un an, contre 75% pour la même période de 2021.
Autre illustration du dynamisme du groupe, le chiffre d'affaires est ressorti supérieur aux attentes, à 3,03 milliards d'euros, en progression de 21% sur un an.
«Je l'ai déjà dit, mais je ne peux qu'insister: la croissance des revenus est l'indicateur numéro un du succès futur (de Spotify), plus que toutes les autres données financières», a expliqué Daniel Ek.
Mais des coûts toujours plus importants
En revanche, les coûts augmentent plus vite que les revenus (+25%) du fait d'embauches, d'investissements, d'acquisitions et de dépenses publicitaires, ce qui met sous pression les marges. Spotify les voit encore s'effriter au quatrième trimestre.
Le groupe a creusé sa perte nette, à 166 millions d'euros contre 160 il y a un an.
«Nous avons été transparents sur le fait que 2022 serait une année d'investissements, ce qui générerait une pression sur nos marges à court terme», a déclaré Daniel Ek.
«Nous nous attendons à ce que notre rentabilité s'améliore (en 2023) par rapport à 2022», a ajouté Paul Vogel, le directeur financier.
Dans les échanges postérieurs à la clôture de Wall Street, mardi, l'action Spotify perdait près de 7%.
(ATS)