Ils sont plus de 150
La justice colombienne ordonne la chasse des hippopotames d'Escobar

Un tribunal colombien a ordonné vendredi des «mesures d'éradication» des hippopotames descendant d'un couple introduit dans le pays dans les années 1980 par le chef du cartel de drogue Pablo Escobar. Se reproduisant de manière incontrôlée, ils sont plus de 150.
Publié: 07.09.2024 à 06:59 heures
A la fin 2023, 166 hippopotames avaient été comptabilisés dans le fleuve Magdalena par le ministère colombien de l'environnement (archives).
Photo: Fernando Vergara
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ATS Agence télégraphique suisse

Le tribunal administratif de Cundinamarca a fixé un délai de trois mois au ministère de l'environnement pour qu'il émette «une règlementation visant des mesures d'éradication de l'espèce», qui affecte «l'équilibre écologique», selon la décision publiée sur son site en ligne. Les magistrats ont précisé que les mesures devraient inclure «la chasse contrôlée et la stérilisation» des hippopotames.

Le ministère avait déjà annoncé à la fin 2023 un plan visant à stériliser une partie de la population de l'espèce envahissante et à euthanasier les autres. Mais les stérilisations avancent au ralenti et aucun animal n'a encore été euthanasié. Un projet de transporter quelques spécimens vers le Mexique, l'Inde et les Philippines n'a jamais abouti.

Les premiers hippopotames sont arrivés en Colombie sur un caprice de Pablo Escobar, qui a fait venir un couple d'Afrique dans son zoo personnel de l'hacienda Napoles, dans la région du Magdalena Medio (centre-nord).

Après la mort du célèbre trafiquant de drogue, tué par la police en 1993, et la saisie de ses biens, les mammifères ont été laissés sans surveillance et ont commencé à se reproduire. Certains ont attaqué des pêcheurs sur le fleuve Magdalena, le plus important du pays.

A la fin 2023, 166 hippopotames ont été comptabilisés. Selon les estimations du ministère de l'environnement, leur population pourrait croître à 1000 individus d'ici à 2035 si leur expansion n'est pas arrêtée.

Les experts affirment que la croissance incontrôlée de la population menace les espèces locales telles que le lamantin. Mais les défenseurs des droits des animaux et les professionnels du tourisme s'opposent à la chasse de ces mastodontes à la peau rose.

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