Frappé par un cyclone
L'état d'urgence déclaré dans un archipel néo-zélandais

Le gouvernement néo-zélandais a déclaré mardi l'état d'urgence à travers l'archipel frappé par un violent cyclone qui a privé d'électricité plus de 100'000 personnes. Il a également entraîné des inondations et des glissements de terrain.
Publié: 14.02.2023 à 06:34 heures
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Dernière mise à jour: 14.02.2023 à 11:17 heures
Des personnes ont dû quitter leur domicile à la nage pour se mettre à l'abri.
Photo: PAUL TAYLOR

Cet «événement météorologique sans précédent», selon les autorités, s'est traduit dans la nuit de lundi à mardi par des vents violents et d'abondantes précipitations sur l'île du Nord. «Les dégâts sont considérables à travers le pays», a déploré le Premier ministre, Chris Hipkins, lors d'une conférence de presse à Auckland.

«Beaucoup de familles ont été déplacées, beaucoup de foyers sont privés d'électricité», a-t-il ajouté. Des maisons ont été endommagées par des chutes d'arbres ou envahies par la boue et des détritus. Certains habitants se sont ainsi retrouvés totalement isolés, les routes étant coupées à la suite de glissements de terrain ou d'inondations.

Fuir le domicile à la nage

Selon des médias locaux, des personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la nage afin de se mettre à l'abri. «Vers minuit, nous avons reçu un message d'urgence nous demandant d'évacuer», se souvient Jane Scott, une habitante de la communauté côtière de Muriwai, qui s'est munie d'une torche et de quelques objets de première nécessité avant de se réfugier dans un centre communautaire local. «Il faisait nuit noire» et n'arrêtait pas de pleuvoir, a-t-elle raconté à la chaîne locale TVNZ. «C'était très effrayant.»

Ce cyclone a entraîné des rafales allant jusqu'à 140 km/h, un cumul de précipitations pouvant atteindre 20 cm en 24 heures et des vagues de onze mètres. Chris Hipkins a estimé qu'il est encore «trop tôt pour dire» combien de personnes ont été évacuées de leur domicile et sont privées d'électricité ou de couverture téléphonique. Les fournisseurs d'électricité ont estimé que plus de 100'000 personnes n'ont plus accès au courant électrique.

«Intempéries sans précédent»

«Ce sont des intempéries sans précédent qui ont un énorme impact» dans le nord du pays, a déclaré le ministre de la Gestion des urgences, Kieran McAnulty, avec «des inondations à grande échelle, des glissements de terrain, des routes et d'autres infrastructures endommagées».

C'est la troisième fois seulement que la Nouvelle-Zélande déclare l'état d'urgence, après les attentats de Christchurch en 2019 et l'épidémie de Covid en 2020. «Il s'agit d'une catastrophe majeure (qui représente) une menace réelle pour la vie des Néo-Zélandais», a mis en garde Kieran McAnulty, ajoutant que l'état d'urgence national était décrété pour sept jours.

Il a précisé que de nouvelles pluies et des vents violents sont attendus mardi, venant compliquer les opérations de secours. «Les services d'urgence travaillent nuit et jour, mais l'instabilité des sols, les eaux de crue et les routes fermées compliquent les choses», a déclaré Kieran McAnulty.

Effondrement d'une maison

Les services d'incendie et de secours de Nouvelle-Zélande ont indiqué qu'un pompier est porté disparu et qu'un autre se trouve dans un état critique après l'effondrement d'une maison à West Auckland. Le cyclone a cloué les avions au sol et la compagnie aérienne Air New Zealand a précisé que les déplacements de quelque 35'000 de ses clients internationaux ont été perturbés, avec 592 vols annulés.

Chris Hipkins a promis une aide de 11,5 millions de dollars néo-zélandais pour aider aux réparations. Auckland, la plus grande ville du pays avec 1,6 million d'habitants, se remet à peine des inondations soudaines qui ont fait fin janvier quatre morts et contraint des milliers de personnes à quitter leur domicile.

La Nouvelle-Zélande est entrée dans une époque de catastrophes naturelles «en cascade», qui voit les conséquences de phénomènes météorologiques violents et répétés s'accumuler au fil du temps, selon Christine Kenney, spécialiste de la réduction des risques à l'université Massey. «Les catastrophes naturelles en cascade, alimentées par le changement climatique, représentent la nouvelle norme pour Auckland», a-t-elle déclaré.

(ATS)

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