Les annonces du président français
Macron veut un «plan de trésorerie d'urgence» pour soulager les agriculteurs

Emmanuel Macron s'est exprimé samedi au Salon de l'agriculture, dans un contexte marqué par la grogne des agriculteurs. Le président français a notamment évoqué la mise en place d'un «plan de trésorerie d'urgences» ainsi qu'une extension du «droit à l'erreur».
Publié: 24.02.2024 à 14:46 heures
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Dernière mise à jour: 24.02.2024 à 14:48 heures
Au salon de l'agriculture, le président français a effectué une série d'annonces pour calmer la grogne des agriculteurs.
Photo: AFP

Voici les principaux engagements pris par Emmanuel Macron samedi matin lors de deux rencontres avec des représentants d’agriculteurs au Salon de l’agriculture.

Les principales annonces d'Emmuel Macron au Salon de l'agriculture

Un «plan de trésorerie d’urgence»

Le président a évoqué un «plan de trésorerie d’urgence» pour soulager les agriculteurs. «Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi (de l’Agriculture Marc Fesneau et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher), avec leur collègue de l’Économie et des Finances (Bruno Le Maire), rassembleront les banques et l’ensemble aussi des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie». «Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner», a-t-il ajouté.

Des «prix planchers»

Le chef de l’Etat a formulé l’objectif «qu’on puisse déboucher» sur «des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole», dans le cadre de la préparation d’une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l’alimentation.

Ces «prix planchers» seront fondés sur les indicateurs de coût de production sur lequel chaque filière (volailles, lait, viande bovine…) a dû se mettre d’accord pour objectiver les coûts de production des agriculteurs. Ces indicateurs existent déjà, mais ne sont pas suffisamment pris en compte pour la viande de boeuf et le lait, reprochent les éleveurs; en revanche, la prise en compte de cet indicateur est quasi automatique dans la production de volailles. «C’est la chose la plus engageante qu’on ait jamais faite, ce qu’on est en train de se dire», a avancé Emmanuel Macron.

«Intérêt général majeur»

Emmanuel Macron s’est engagé à «reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française. Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide».

Damien Greffin, un des vice-présidents du syndicat majoritaire FNSEA et céréalier dans l’Essonne, avait dit vendredi à l’AFP vouloir «entendre le président dire que l’agriculture était d’intérêt général majeur, ce qui la plaçait au-dessus des autres intérêts». Une source au sein de l’exécutif a ensuite simplement indiqué qu’une telle mention impliquait «des conséquences juridiques».

Dans ses efforts pour calmer la colère des agriculteurs, le gouvernement avait indiqué avoir par exemple puisé dans la proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb, qui prévoit de déclarer «d’intérêt général majeur» les réserves d’eau pour l"irrigation. Gabriel Attal avait aussi dit que la prochaine loi agricole consacrerait l’agriculture «au rang des intérêts fondamentaux de la nation».

L’annonce a fait réagir positivement des adhérents de la FNSEA, comme Yohann Guedon, 48 ans, éleveur de porcs en Charentes: «C’est une réelle avancée. Cette reconnaissance, c’est celle de la légitimité de notre activité, d’intérêt général, qui nous protège contre des groupuscules. Un projet de retenues d’eau sera prioritaire, c’est hyper important, parce que chez nous, sans eau, on ne produit pas.»

Pesticides

Le président a répété vouloir éviter qu’un pesticide soit interdit en France avant le reste de l’Union européenne, pour éviter les distorsions de concurrence. Pour cela, il veut que l’agence française sanitaire Anses, qui est indépendante, reste calée sur le calendrier européen et donc ne décrète pas d’interdiction en France avant les voisins. Les interdictions sont généralement motivées par des impératifs de protection de la santé humaine et de l’environnement.

En 2014, a souligné Emmanuel Macron, «je n’étais pas là, mais il y a eu une loi qui a confié des pouvoirs qui étaient au ministère de l’Agriculture à l’Anses». «L’Anses, elle travaille sur une base scientifique […] et donc elle prend des décisions qui ensuite s’imposent à l’administration. […] moi je n’y peux rien […] et donc on reprend le pouvoir en disant 'On le fait au niveau européen'», a-t-il lancé. Il a aussi dit vouloir regarder la possibilité de «rouvrir au niveau européen» des molécules interdites, sans expliciter ce qu’il voulait dire.

Droit à l’erreur

Parmi de multiples engagements gouvernementaux sur la simplification des normes et l’assouplissement des contrôles, Emmanuel Macron a aussi dit aux agriculteurs qu’il voulait étendre le «droit à l’erreur» au monde agricole, «ce qu’on n’a pas réussi à faire jusque-là», en raison notamment de restrictions liées au droit de l’UE et aux normes environnementales. Une proposition de loi LR de la députée Anne-Laure Blin existe en ce sens.»Le droit à l’erreur, je crois que c’est aussi assez simple, c’est de dire quand je fais une connerie une fois on me conseille, on m’aide à la corriger. Si je le fais deux fois, c’est que je fraude.»

(ATS)

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