Un homme armé d'un couteau a fait six blessés, dont quatre enfants en très bas âge, jeudi matin, semant la terreur dans un parc sur les bords du lac d'Annecy avant d'être interpellé par la police, selon le dernier bilan de la préfecture de Haute-Savoie.
Trois des victimes, deux enfants et un adulte, ont un pronostic vital engagé, selon une source proche du dossier. Le caractère terroriste ou non de l'attaque est en cours d'évaluation.
L'homme de nationalité syrienne, né en 1991, avait obtenu le statut de réfugié en Suède où il a vécu pendant 10 ans, par une décision du 26 avril 2023. Il était entré en situation régulière sur le territoire français où il avait cependant déposé une deuxième demande d'asile en novembre 2022, selon une source au sein de la police.
L'individu s'est attaqué à des enfants âgés d'environ trois ans sur une aire de jeu dans le grand parc qui borde le lac d'Annecy, dans le centre historique. «Ça s'est passé à 9h45 ce matin, à l'arme blanche» aux abords du jardin de l'Europe, parc très fréquenté situé sur les bords du lac d'Annecy, a rapporté de son côté la préfecture.
«Panique totale»
Selon différents témoignages, l'homme a tenté de s'enfuir de l'aire de jeu et attaqué une personne âgée avant d'être interpellé très rapidement par la police. Les secours ont été alertés à 9h41, l'intervention déclenchée immédiatement et l'agresseur interpellé quatre minutes plus tard, selon un chronométrage diffusé par la police.
«Il voulait attaquer tout le monde. Je me suis écarté et il a foncé tout droit sur un papy et une mamie, et il poignarde le papy», a confié au «Dauphiné Libéré» l'ancien joueur de Saint-Etienne et de Liverpool Anthony Le Tallec.
«C'était la panique totale. Je pense qu'il avait une quarantaine d'années, type arabe, il avait un bandana ou un turban, il l'a enlevé devant moi. Il ne disait rien de spécial», a dit le sportif, qui faisait son footing au bord du lac.
«C'était un peu irréel (...) il criait, c'était pas forcément compréhensible ce qu'il disait. Il s'attaquait aux bébés (...) il a pris la fuite, les policiers sont arrivés. Ils ont essayé de l'arrêter dans un premier temps sans ouvrir le feu, quand il a compris qu'il était piégé, il s'est attaqué à une personne âgée et là, ils lui ont tiré dans les jambes», a pour sa part témoigné Malo, un témoin joint par BFMTV qui se trouvait près de l'aire de jeu.
Un enfant conduit aux HUG
Les abords du parc ont été bouclés par un important dispositif policier, a constaté sur place une journaliste de l'AFP. L'attaque a semé l'effroi dans cette ville d'eau habituellement très calme. «C'est un choc», a confie Kévin Poncin, 27 ans, sur son vélo arrêté à proximité du parc.
Selon le quotidien «Dauphiné libéré», la plupart des victimes ont été transférées au centre hospitalier Annecy Genevois et les témoins acheminés dans un bâtiment proche des lieux du drame.
Un des enfants a été transporté aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a indiqué le centre hospitalier à Keystone-ATS, confirmant une information du «Temps». Il n'y aura pas d'autre hospitalisation, ont ajouté les HUG, sans faire d'autre commentaire.
«Attaque gravissime»
Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie, qui a aussi mis en place un dispositif d'information à destination du public, joignable au 04 50 33 61 33.
Très vite après l'attaque, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a posté un tweet: «Plusieurs personnes dont des enfants ont été blessées par un individu armé d'un couteau dans un square à Annecy. L'individu a été interpellé grâce à l'intervention très rapide des forces de l'ordre».
À Paris, députés et membres du gouvernement ont observé une minute de silence à l'Assemblée nationale à l'invitation de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet après cette «attaque gravissime». Elisabeth Borne et Gérald Darmanin sont immédiatement partis sur place jeudi.
Plusieurs attaques au couteau ont eu lieu récemment en France, comme en mai lorsqu'une infirmière du CHU de Reims a été tuée au sein de l'hôpital par un homme souffrant de troubles psychiatriques et en février, quand une professeure d'espagnol a été poignardée à mort par un lycéen à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
Aucune attaque récente à l'arme blanche n'a visé des enfants, en dehors de violences dans le cadre familial.
(ATS)