L'accusé, âgé de 38 ans, a fait son entrée dans le box vers 10h15. L'ancien maître-chien militaire est jugé pour le meurtre précédé de l'enlèvement et de la séquestration de cette fillette de 8 ans en août 2017, ainsi que pour des agressions sexuelles à l'encontre de deux de ses petites-cousines au cours du même été.
L'audience s'est ouverte par l'appel des jurés, dont l'une a déclaré se sentir mal et a été dispensée, puis leur tirage au sort. La journée devait se poursuivre avec le rapport de la présidente de la cour puis, dans l'après-midi, l'audition de témoins dont une enquêtrice de personnalité et la mère de l'accusé.
«Qu'il reste le plus longtemps possible en prison»
Outre les experts et enquêteurs, une quarantaine de témoins devraient être entendus au fil des audiences. Nordahl Lelandais lui-même ne devrait pas être entendu sur les faits avant le mercredi après-midi.
«J'attends qu'il reste le plus longtemps en prison, et qu'on se sente rassurés qu'il soit en prison», a déclaré à la presse Joachim de Araujo, le père de Maëlys, à son arrivée au tribunal. La mère de la fillette, Jennifer De Araujo, s'est de son côté présentée portant un grand portrait peint de sa fille, qu'elle a longuement montré aux caméras.
Dès le début, il y a quatre ans et demi, ce tragique fait divers avait fasciné le grand public, suscitant compassion pour les parents de la fillette et indignation à l'égard du suspect, perçu comme un manipulateur et un temps soupçonné d'être un tueur en série.
A l'approche du procès, dossiers spéciaux et reportages consacrés à l'affaire Lelandais se sont à nouveau multipliés dont l'un a donné lieu à une enquête pour «violation du secret professionnel». De son côté Jennifer De Araujo vient de publier un livre-récit consacré à sa fille.
Déjà condamné
Pressentant bien en amont le «défi» d'une forte pression médiatique, le Palais de justice a procédé à des aménagements logistiques exceptionnels avec notamment l'ouverture d'une deuxième salle avec retransmission vidéo directe et un renforcement des mesures de sécurité.
Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, Nordahl Lelandais n'avait pas fait appel. Il devra à présent s'expliquer sur les circonstances qui l'ont conduit à tuer -«involontairement» selon lui- Maëlys De Araujo lors d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
On ignore notamment encore dans quelles conditions la petite fille est montée dans sa voiture. Les circonstances du décès de l'enfant restent aussi entourées de zones d'ombre.
Rapidement soupçonné malgré ses dénégations, l'ancien militaire, avait finalement été confondu par la découverte d'une tache de sang dans le coffre de sa voiture. Six mois après les faits, il avait conduit les enquêteurs jusqu'aux restes de sa victime, dans le massif de la Chartreuse.
Il sera également jugé pour agressions sexuelles à l'encontre de deux petites-cousines âgées à l'époque de 5 et 6 ans, ainsi que pour détention et enregistrement d'images pédopornographique.
Le verdict est attendu autour du 18 février - si la pandémie de Covid-19 ne vient pas brouiller les cartes. Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
(ATS)