Le Conseil national a décidé de couper la contribution suisse annuelle de 20 millions de francs à l'Agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Pour justifier sa proposition, David Zuberbühler (UDC/AR) estimait que l'UNRWA, qui rassemble près de 30'000 collaborateurs, n'était pas objective pour oeuvrer dans la région. Et qu'elle est tombée dans un discours «anti-israélien», un reproche régulièrement lancé contre cette entité.
Le National a approuvé par 116 voix contre 78 cette requête. La commission des Etats en charge du dossier est également favorable à une coupe, malgré l'opposition d'une minorité de gauche. Le plénum se penchera jeudi sur cette affaire.
«Nous avons besoin de davantage d'aide, pas moins»
Sans attendre, le commissaire général de l'UNRWA, le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, se dit «abattu» sur les réseaux sociaux. Il a rappelé que l'agence était la première actrice internationale dans la réponse aux besoins humanitaires dans la bande de Gaza, où plus d'un million de personnes ont été déplacées en deux mois. Plus de 130 de ses employés ont été tués dans les bombardements.
«Nous avons besoin de davantage d'aide, pas moins», a renchéri de son côté le chef des affaires humanitaires Martin Griffiths après ce vote. Et la décision tranche également avec le discours du Conseil fédéral qui appelle à davantage d'assistance humanitaire et de protection des travailleurs humanitaires dans le territoire palestinien.
Si elle est validée, elle ne constituerait pas une première, après une précédente polémique. En 2018, le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait lui laissé entendre que la Suisse pourrait aider davantage les institutions des Etats qui accueillent des réfugiés palestiniens plutôt que l'UNRWA. Il avait ensuite été désavoué par ses collègues du Conseil fédéral.
(ATS)