Feu de détresse en Suisse
Pourquoi les gyrophares sont-ils bleus?

Pourquoi nos feux de détresse sont-ils bleus et non rouges comme dans le reste du monde? Blick vous explique comment le feu bleu est apparu, pourquoi il est meilleur que le rouge ou le vert et les raisons pour lesquelles il clignote.
Publié: 03.01.2022 à 11:02 heures
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Dernière mise à jour: 10.01.2022 à 10:53 heures
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Dans notre pays, comme dans la plupart des pays européens, les véhicules d'intervention sont équipés de gyrophares bleus, c'est-à-dire de feux bleus.
Photo: Timothy Pfannkuchen
Timothy Pfannkuchen

Vous avez sûrement déjà vécu le stress de voir des gyrophares s'approcher lorsque vous conduisez. Tout en vous assurant que ce n'est pas pour vous forcer à vous arrêter, vous devez vous dépêcher de faire place. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les feus étaient bleus en Suisse? Est-ce une meilleure couleur que le rouge qui domine dans le monde entier? Et pourquoi clignote-t-il?

La réponse à ces questions est surprenante: le fait que les véhicules de police, de secours ou de pompiers soient équipés de feux d'avertissement bleus est une invention de nos voisins allemands, datant d'une période sombre de l'histoire.

Le bleu, une idée des nazis

Sous le troisième Reich, les nazis ont immédiatement mis l'Allemagne sur la voie de la guerre. Dès 1933, la police, puis les pompiers, ont dû passer du rouge au bleu pour le gyrophares. Le bleu se disperse en effet davantage dans l'atmosphère et est donc idéal de près, mais difficilement reconnaissable depuis des avions d'attaque. Pendant la deuxième guerre mondiale, d'autres pays ont suivi cette stratégie d'invisibilité.

Après la fin de la guerre en 1945, on a continué à utiliser le bleu. Il s'est imposé dans les années 1950 dans toute l'Europe comme couleur d'avertissement pour les feux de détresse. Les rampes de lumière bleue modernes disposent parfois de modules lumineux qui clignotent vers le haut car aujourd'hui, la question de la discrétion n'est plus à l'ordre du jour.

Le bleu est meilleur que le rouge ou le vert

Les études le disent: le bleu est nettement meilleur que le rouge. Celui-ci pénètre certes mieux dans le brouillard et présente de légers avantages en cas de soleil éclatant. C'est aussi la couleur qui sert traditionnellement de signal d'alerte, raison pour laquelle le rouge est utilisé sur les trains et les voitures, comme feu arrière, car cette couleur attire immédiatement notre attention. Mais, justement, le bleu est ce qui se distingue le mieux de la lumière rouge omniprésente dans la circulation quotidienne.

Dans la même idée, le jaune sert déjà à avertir des dangers comme des véhicules de chantiers, à l'arrêt ou lents. Toutefois, les pompiers espagnols ont choisi cette couleur, par exemple. Le blanc est quant à lui trop souvent utilisé avec nos phares habituels. Reste le vert, qui est trop fréquent dans la nature et sous-entend que la voie est libre. Seuls les ambulanciers en Corée du Sud l'utilisent.

Pourquoi le feu bleu clignote-t-il?

Il nous semble évident que les feux de détresse clignotent. Pourtant, cela n'a pas toujours été la norme. En Californie, un feu rouge permanent à l'avant était théoriquement suffisant il y a 100 ans, à l'époque où les feux de détresse ont commencé à être utilisés. Pour attirer l'attention dans le trafic routier croissant, on a fini par faire clignoter les feux. Dès la fin des années 1940, les premiers fabricants (par exemple Auer en Allemagne ou Federal Signal aux États-Unis) ont mis au point des gyrophares avec feu tournant. À partir des années 1980, les feux à éclats et à double éclats ont fait leur apparition. Leur avantage? Elle ne nécessaire pas de mécanique. Leur inconvénient? La visibilité est plus délicate en plein soleil. Aujourd'hui, les feux bleus sont dotés d'une technologie LED très lumineuse. Elle est même si puissante qu'il existe aujourd'hui un mode nuit pour rendre la lumière moins intense.

Capter l'attention (mais pas trop)

En Suisse depuis peu, des feux bleus supplémentaires ont été autorisés à l'avant (flashs avant intégrés dans la calandre) ou sur les rétroviseurs extérieurs. De même, les feux bleus sur les véhicules à l'arrêt plutôt qu'en marche ne sont autorisés que depuis quelques années à des fins de sécurisation, raison pour laquelle nos véhicules d'intervention sont équipés de feux jaunes clignotants.

Selon les experts, plus le feu bleu clignote rapidement, plus nous ressentons inconsciemment l'urgence de l'intervention.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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