La recherche publiée jeudi dans le British Medical Journal (BMJ) a été effectuée sur toute la population danoise. «La vaccination avec [Moderna, ndlr] est associée à un risque plus élevé de myocardite ou de péricardite chez les Danois, en premier lieu les 12-39 ans», résument ses auteurs.
La myocardite et la péricardite sont des inflammations du coeur. La première touche le myocarde, principal muscle cardiaque, et la seconde le péricarde, la membrane qui enveloppe le coeur.
Ces conclusions vont dans le sens de précédentes études qui ont poussé plusieurs autorités sanitaires, dont celles de France et du Danemark, à suspendre l'usage du vaccin Moderna pour les plus jeunes. L'Islande y a même mis fin pour tous les adultes.
Ce travail est le premier mené à l'échelle de la population de tout un pays, le Danemark étant en pointe du recueil et de l'exploitation des données de santé publique. Selon cette étude, les risques de myocardites/péricardites apparaissent trois à quatre fois plus élevés chez les vaccinés Moderna, dans le mois qui suit la vaccination, que chez les vaccinés Pfizer/BioNTech.
Quant à ce dernier, «il n'est associé à un risque plus élevé de myocardite ou péricardite que chez les femmes», notent les chercheurs, s'avouant étonnés par cette conclusion.
Ils insistent en tout cas sur le fait que ces problèmes cardiaques restent rares, y compris chez les moins de 40 ans vaccinés par Moderna, puisque environ 0,005% d'entre eux seulement sont concernés.
Ces problèmes sont en outre restés légers la plupart du temps. Aucun décès ou arrêt cardiaque n'a été observé chez les vaccinés atteints de myocardite ou de péricardite.
Plus largement, le fait d'avoir reçu l'un de ces deux vaccins est même associé à un moindre risque de décès par arrêt cardiaque par rapport aux non-vaccinés, même s'il ne s'agit pas du critère principal évalué par l'étude.
(ATS)