Le président américain doit prononcer un rare discours à une heure de grande écoute - 20h00 locale, (02h00 en Suisse) - sur «la bataille qui continue pour l'âme de la nation», à proximité du bâtiment où ont été adoptées la Déclaration d'Indépendance et la Constitution américaine.
Sur un plan plus tactique, la Pennsylvanie, cet Etat de l'est où se situe Philadelphie, détient peut-être la clé des élections législatives de novembre.
«Menace extrémiste»
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a promis mercredi des déclarations offensives: le démocrate de 79 ans «estime qu'une menace extrémiste pèse sur notre démocratie».
Et cette «menace» a un nom: les «républicains MAGA» ou «ultra-MAGA», qui souscrivent à l'idéologie «Make America Great Again» de l'ancien président Donald Trump.
En août 2017, dans le magazine The Atlantic, Joe Biden écrivait déjà: «Nous vivons une bataille pour l'âme de la nation», après avoir vu des suprémacistes blancs parader à Charlottesville (Virginie, sud).
Une fois à la Maison Blanche, ce vieux routier de la politique avait d'abord parié que la «bataille» se mènerait par le dialogue avec les élus conservateurs de bonne volonté, et à force de réformes en faveur de la classe moyenne. Mais le grand air de la réconciliation a été mis en sourdine.
Au contraire, chaque sondage favorable, chaque élection locale gagnée incitent Joe Biden à lâcher ses coups, lui qui a récemment accusé les partisans de Donald Trump d'adhérer à une idéologie de «semi-fascisme».
Exploit démocrate au législatives?
Dès mercredi soir, il s'est empressé de féliciter Mary Peltola, tout juste élue à la Chambre des représentants en Alaska face à Sarah Palin, figure historique de la droite radicale, considérée par beaucoup comme trumpiste avant Trump.
Selon un sondage publié jeudi par le Wall Street Journal, si les législatives de mi-mandat avaient lieu aujourd'hui, 47% des électeurs voteraient démocrate, et 44% républicain. Alors que la droite avait encore une avance de 5 points en mars.
Les démocrates se prennent à rêver d'un exploit lors de ce scrutin qui renouvelle toute la Chambre des représentants et un tiers du Sénat, et qui est traditionnellement défavorable au parti représenté à la Maison Blanche.
Les enquêtes d'opinion ne sont pas infaillibles et, dans la vie politique américaine, deux mois, c'est une éternité. Mais le débat politique s'est indéniablement déplacé depuis le début de l'été.
Montée en puissance des «sujets démocrates»
L'inflation s'est calmée, tandis que Joe Biden a fait adopter une série de réformes, et annoncé la mort du chef d'Al-Qaïda dans une frappe américaine. De quoi émousser deux grands axes de campagne des républicains: la défense du pouvoir d'achat, et les compétences du plus vieux président jamais élu aux Etats-Unis.
Plusieurs sondages montrent une montée en puissance de sujets qui avantagent les démocrates. C'est le cas notamment de la défense du droit à l'avortement et des acquis de société, face à des républicains désormais perçus comme réactionnaires par une partie de l'électorat.
Il y a également l'inquiétude pour la démocratie et le rejet de la violence politique, des préoccupations qui finissent toujours par tourner autour de Donald Trump.
Alors que l'affaire des documents confidentiels retrouvés dans la résidence de l'ancien président en Floride connaît chaque jour de nouveaux rebondissements, le site Axios notait jeudi matin que le scrutin de novembre pourrait bien prendre des allures de «référendum sur Trump».
Le parti démocrate, auquel il sera difficile de conserver la Chambre des représentants, espère garder sa majorité au Sénat.
Cela passe par la Pennsylvanie. Joe Biden s'y est déjà rendu mardi et y retournera lundi auprès du prétendant démocrate au Sénat, John Fetterman. Donald Trump ira lui dans cet Etat si courtisé samedi, pour soutenir son candidat, Mehmet Oz.
(ATS)