Discrimination en politique
Moins de chance de se faire élire avec un nom étranger

Les candidats politiques dont le nom a une consonance étrangère ont moins de chances de se faire élire, selon une étude des universités de Lucerne et de Genève. Mais les partis peuvent contrer certains effets.
Publié: 28.07.2021 à 13:27 heures
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Dernière mise à jour: 28.07.2021 à 13:30 heures
Il ne suffit pas d'avoir son passeport suisse pour se faire élire au niveau national (archives).
Photo: LAURENT GILLIERON

Les auteurs de l'étude ont analysé 600'000 bulletins de vote de l'élection au Conseil national de 2015. Ceux-ci contiennent des informations détaillées sur le nombre de fois qu'un candidat a été biffé ou ajouté à une liste de parti.

Sur la base d'un lexique en ligne qui liste tous les noms de famille des communes, les auteurs de l'étude ont différencié les candidats avec un nom «suisse» de ceux qui ne portent pas un nom typiquement helvétique. Les premiers apparaissent avant 1940 dans le lexique, les deuxièmes dès 1940 et, selon l'impression des électeurs, indiquent un contexte de migration.

Double peine

Les résultats montrent que les personnes qui n'ont pas de nom typiquement helvétique sont doublement discriminées. D'une part, elles sont plus souvent retirées des listes de parti. Ceci indique une dévalorisation des candidats «étrangers», un phénomène plus présent parmi les électeurs de droite.

D'autre part, les électeurs cumulent le plus souvent les noms de candidats «suisses». Ils les préfèrent et leur fournissent un avantage, notent les auteurs de l'étude. Cette forme de discrimination est perceptible dans les partis de droite et du centre.

Les partis peuvent contrer cette discrimination grâce aux listes. Ils peuvent par exemple concéder aux candidats avec un nom à consonance étrangère une place plus importante.

(ATS)

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