Des drones iraniens en cause
Odessa et le sud de l'Ukraine sans électricité après des frappes russes

Environ 1,5 million d'habitants d'Odessa et de sa région, dans le sud de l'Ukraine, étaient privés d'électricité samedi soir à la suite de frappes russes menées à l'aide de drones kamikazes iraniens. C'est ce qu'a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Publié: 11.12.2022 à 06:56 heures
Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a promis de continuer à frapper le réseau énergétique ukrainien malgré de vives critiques occidentales.
Photo: LIBKOS

Les services de l'administration régionale ont indiqué que la réparation des réseaux énergétiques à la suite des frappes menées la nuit précédente prendraient «des semaines». Ils ont invité les habitants de cette grande ville portuaire qui le peuvent à quitter la région.

«La situation dans la région d'Odessa est très difficile. Après les frappes de la nuit par des drones iraniens, Odessa et d'autres villes et villages de la région sont plongés dans l'obscurité», a déclaré Volodymyr Zelensky dans sa vidéo quotidienne sur les réseaux sociaux.

«A cette heure, plus d'un million et demi de personnes de la région d'Odessa sont sans électricité. Seules les infrastructures essentielles sont connectées - quand il est possible d'avoir de l'électricité», a-t-il ajouté.

Le ministère ukrainien de la Défense dans son briefing quotidien, avait auparavant accusé la Russie d'avoir mené des frappes avec les drones iraniens dont Téhéran a longtemps nié la livraison à Moscou.

Des semaines pour réparer les infrastructures

«Cette nuit l'ennemi a frappé, apparemment avec des drones iraniens Shahed-136, sur des infrastructures énergétiques des régions de Mykolaïv et Odessa. Dix des 15 drones ont été interceptés», a affirmé le ministère.

Les autorités ukrainiennes n'ont pas détaillé les infrastructures touchées, mais le département de l'Energie de l'administration régionale d'Odessa a indiqué dans un communiqué que les dégâts, qui n'affectent toutefois pas le chauffage urbain et l'eau potable, seraient longs à réparer.

«Selon une première analyse, cela prendra plus de temps pour réparer les infrastructures énergétiques qu'après les frappes précédentes. Nous ne parlons pas seulement de jours, mais de semaines», a déclaré ce service dans un communiqué samedi soir, évoquant même la possibilité d'un délai de «deux ou trois mois».

«C'est pourquoi nous vous demandons (...) si vous avez la possibilité de quitter temporairement Odessa et sa région, de le faire», a ajouté l'administration.

Des millions de personnes dans le froid et l'obscurité

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, avait précisé précédemment que les infrastructures essentielles, notamment les hôpitaux et les maternités, avaient pu être maintenues connectées au réseau.

Vendredi, Kiev avait souligné que les régions du sud du pays déchiré par la guerre, y compris Odessa, souffraient des pires coupures d'électricité, quelques jours après la dernière série d'attaques russes contre le réseau énergétique ukrainien.

La Russie avait tiré lundi des dizaines de missiles de croisière sur des infrastructures clés, faisant pression sur le réseau déjà en difficulté du pays après des attaques répétées.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a promis de continuer à frapper le réseau énergétique ukrainien malgré de vives critiques occidentales contre les attaques systématiques qui ont plongé depuis des semaines des millions de personnes dans le froid et l'obscurité.

L'Amérique alerte sur le partenariat Moscou-Téhéran

Les Etats-Unis ont de leur côté alerté vendredi sur la mise en place d'un «partenariat militaire à grande échelle» entre Moscou et Téhéran, dont les drones sont déjà utilisés contre l'Ukraine dans la guerre lancée le 24 février par Vladimir Poutine.

Selon le renseignement américain, Moscou et Téhéran envisagent en particulier de lancer une production commune de drones «tueurs» en Russie, a indiqué John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.

Le porte-parole a aussi rappelé que l'Iran envisageait de vendre à la Russie des «centaines» de missiles balistiques, qui permettraient de continuer à frapper les infrastructures civiles de l'Ukraine malgré l'amoindrissement des réserves de l'armée russe.

(ATS)

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