Dans les rues d'Europe
Manifestations pour la paix à Gaza

Les mobilisations pour demander un «cessez-le-feu immédiat à Gaza» ont rassemblé samedi à travers la France des milliers de manifestants. Ils ont exhorté Paris à s'investir davantage au profit des Palestiniens pour résoudre le conflit.
Publié: 18.11.2023 à 22:45 heures
Les manifestants pro-palestiniens sont descendus samedi encore dans la rue en plusieurs endroits en Europe, notamment comme ici à Londres.
Photo: Tolga Akmen

Après une première vague d'interdictions décidées par les pouvoirs publics, les manifestants pro-palestiniens ont défilé pour le troisième week-end consécutif, bravant parfois comme à Paris, une pluie battante. 100'000 personnes en France dont 60'000 à Paris ont battu le pavé, selon la CGT.

Les manifestants français n'étaient pas seuls à défiler ce samedi en Europe. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Lisbonne. Des rassemblements «dans le calme» ont également eu lieu à Varsovie et à Amsterdam, selon les autorités. Dans la capitale économique des Pays-Bas, une autre manifestation demandant la libération d'otages détenus par le Hamas a également été organisée.

«L'heure est grave pour nos amis palestiniens», a résumé à Paris Bertrand Heilbronn, président de l'association France Palestine Solidarité. Décrivant des «indescriptibles souffrances», le militant de la cause palestinienne a également mis en cause la «position illisible» de l'exécutif français «qui fait honte à notre pays».

«La France doit immédiatement appeler à un cessez-le-feu pour que les armes se taisent», a développé Sophie Binet la secrétaire générale de la CGT qui, aux côtés des syndicats Solidaires et FSU, a relayé les appels à manifester du collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. «Les attaques sanglantes du Hamas, que nous condamnons, ne justifient en rien la punition collective qui est organisée à Gaza», a-t-elle affirmé.

Omar Alsoumi, animateur du collectif Urgence Palestine, fustige lui les opérations militaires visant l'hôpital Al-Chifa de Gaza qu'Israël justifie par la présence d'un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels, ce que le mouvement islamiste dément. «Il y a un plan» qui est «de rendre la bande de Gaza totalement inhabitable, totalement invivable», a tonné le militant. «C'est un projet de nettoyage ethnique. C'est un projet génocidaire que porte le gouvernement fasciste en Israël», a-t-il accusé.

A Paris, la manifestation s'est déroulée en présence de représentants de la gauche: Marine Tondelier (EELV), Fabien Roussel (PCF), Olivier Faure (PS) ou Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI.

En amont du défilé parisien, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a concédé «une évolution de la position du président de la République» à qui il «aura fallu 32 jours pour parvenir qu'on entende pour la première fois prononcé le mot cessez-le-feu». Emmanuel Macron a appelé le 9 novembre à «oeuvrer à un cessez-le-feu» entre Israël et le Hamas.

Mais M. Mélenchon a aussitôt taclé «la position de la France (qui) dans ce contexte paraît comme quasi complaisante avec les crimes de guerre qui se déroulent là-bas». Selon la CGT, des mobilisations étaient prévues dans 83 villes. A Lyon par exemple, entre 7600 (préfecture) et 15 à 20'000 personnes (organisateurs) ont défilé aux cris de «Palestine vivra, Palestine vaincra».

(ATS)

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