Les deux principaux prévenus sont Pierin Vincenz et Beat Stocker, ex-patron de l'émetteur de cartes de crédit Aduno. Ils rejettent les accusations portées contre eux par le Ministère public, qui requiert contre chacun six ans de prison.
Les deux hommes se seraient accordé des avantages financiers indus lors de rachats d'entreprises, selon l'acte d'accusation de 364 pages. Ils auraient aussi perçu des indemnités basées sur des notes de frais illégitimes.
Selon le Ministère public, les deux accusés ont empoché illicitement un total de 25 millions de francs, 9 millions pour Pierin Vincenz et 16 millions pour Beat Stocker. Les deux hommes auraient influencé le groupe Raiffeisen et d'autres sociétés financières qu'ils dirigeaient et conseillaient afin qu'elles rachètent des entreprises dans lesquelles ils avaient des participations privées occultes.
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Boîtes de streap-tease et autres établissements
Il leur est aussi reproché de s'être fait rembourser des notes de frais privées par leur employeur. Ainsi, Pierin Vincenz aurait compté comme frais professionnels de coûteuses visites dans des boîtes de strip-tease et autres bars de prostitution pour un peu plus de 200'000 francs. L'accusation énumère 120 visites dans 18 établissements.
L'ancien patron de Raiffeisen se serait aussi fait rembourser par la banque des frais de voyages privés pour un montant de 250'000 francs. Il y a aussi une facture de 3778 francs pour la réparation d'une chambre d'hôtel après un conflit entre le banquier et une relation.
Les cinq autres prévenus sont accusés de complicité d'escroquerie ou d'abus de confiance. Le Ministère public requiert contre eux des condamnations allant d'une peine pécuniaire avec sursis à deux ans et demi de prison avec sursis partiel.
Compte tenu de l'affluence attendue et de l'intérêt médiatique, les audiences se déroulent au Volkshaus de Zurich et non dans la salle du tribunal de district. Le procès doit durer quatre jours, mais un jour de réserve, le 9 février, est déjà prévu. Un jour supplémentaire sera très probablement nécessaire, car le procureur et les avocats ont demandé 39 heures de temps de parole pour le réquisitoire et les plaidoiries.
(ATS)