Les cantons ne sont actuellement pas en mesure d'échanger des données policières entre eux, a déclaré Mme della Valle dans une interview accordée aux journaux CH Media. Une motion de Corinne Eichenberger (PLR/AG) a chargé le Conseil fédéral de remédier à cette situation en s'assurant de la mise en réseau national de ces données.
Le gouvernement fédéral et les cantons sont en train de créer les bases légales nécessaires. La directrice de Fedpol espère qu'elles seront effectives dès 2025. Actuellement, l'échange de données est presque plus efficace entre la Suisse et et les autorités européennes qu'avec les cantons, a-t-elle commenté.
Les mesures anti-mafia de la Suisse reposent sur trois piliers: la répression, la coopération et la prévention. En matière de répression, la Suisse collabore de plus en plus intensément avec l'Italie. Elle est en revanche pas encore assez efficace en ce qui concerne la prévention.
Les problèmes du pays avec la mafia sont encore peu connus. Si la lutte contre ce réseau n'est pas renforcée, l'économie suisse risque d'être infiltrée. Les entreprises mafieuses pourraient par exemple de plus en plus s'immiscer dans la construction des routes nationales, a indiqué Nicoletta della Valle.
Pire encore, les autorités pourraient aussi être infiltrées. Le blanchiment d'argent représente encore un danger supplémentaire. La Suisse courrait donc le risque de se retrouver à nouveau sur liste noire. Mais le plus grand danger serait qu'elle devienne la plaque tournante de la mafia, ce qui pourrait être une réalité selon les autorités italiennes.
La mafia est soumise à une forte pression en Italie, et si la Suisse n'agit pas, ce réseau illégal se déplacera de plus en plus dans son territoire. D'autant que le pays est attrayant avec une bonne infrastructure, le mélange des langues et une communauté italienne présente depuis de nombreuses années.
(ATS)