«Hier, nous avons vu la lumière du soleil pour la première fois depuis des jours», a déclaré Yiannis Kontzias à la télévision publique ERT, en référence aux énormes nuages de fumée qui recouvraient l'île.
La situation était plus précaire dans la montagneuse région de Gortynia, riche en forêts denses et profonds ravins, dans le Péloponnèse (ouest).
Selon Christos Lambropoulos, gouverneur adjoint de la région d'Arcadie située dans le Péloponnèse, les secours concentrent leurs efforts pour éviter que le feu n'atteigne le mont Ménale, surmonté d'une épaisse forêt. «Les villages n'ont pas l'air en danger pour le moment (...) mais les conditions changent d'heure en heure», a-t-il dit à ERT.
Trois personnes ont péri dans les incendies, survenus durant la pire canicule depuis des décennies en Grèce. Plusieurs pays, dont des membres de l'UE, ont envoyé en renfort 21 aéronefs, 250 véhicules et plus de 1200 pompiers. La Suisse a, elle, dépêché deux hélicoptères sur place.
Des voix se sont élevées pour demander la démission des hauts fonctionnaires responsables des secours, qui en juin encore assuraient que le pays était bien préparé.
Les moyens étaient «meilleurs que jamais auparavant», mais «nous avons fait face à une situation opérationnellement unique, avec 586 feux en huit jours durant le pire phénomène météo depuis 40 ans», s'est encore justifié mardi le vice-ministre de la Protection civile Nikos Hardalias. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé lundi pardon aux Grecs pour les «possibles erreurs» étatiques.
Outre la destruction de centaines d'habitations et un coup dur aux maigres forêts grecques, l'économie locale est sinistrée. «Nous avons perdu le mois d'août, qui aurait soutenu les gens pour l'année à venir. (...) Le tourisme local a été détruit, la plupart (des visiteurs) sont partis», déplore M. Kontzias. «Les dégâts sont énormes, et le désastre environnemental aura des répercussions économiques pendant des décennies».
(ATS)