Dans une résolution approuvée une semaine après un débat urgent sur cette question, l’organisme onusien appelle les islamistes à renoncer à toute discrimination et à honorer leur promesse. Les talibans doivent se conformer au droit international et aux droits humains.
Les organisations de défense des droits des femmes ou pilotées par les femmes doivent pouvoir continuer leurs activités, ajoute la résolution. Le Conseil demande le rétablissement de la Commission afghane des droits humains et l’organisation d’une réunion lors de sa prochaine session en septembre.
Un recul historique
La semaine dernière, la Haute-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet avait estimé que les Afghanes font face «au recul le plus significatif et rapide» de leurs droits «depuis des décennies». Elle avait appelé les talibans à établir une «date ferme» pour l’accès des filles à l’éducation. «La responsabilité nous revient à tous» pour obtenir des changements rapides.
Michelle Bachelet avait à nouveau déploré que les islamistes n’aient pas honoré leurs engagements auprès d’elle en mars dernier, en violation de leurs obligations internationales. «Nous voyons progressivement une exclusion des femmes et des filles» de la société, disait-elle. Elle appelait les talibans à dialoguer avec les Etats musulmans qui ont «de l’expérience» en matière de droits de femmes. Une délégation musulmane s’est rendue récemment en Afghanistan pour parler avec eux.
«Cessez de vous en mêler»
Le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a de son côté appelé récemment la communauté internationale à cesser de «se mêler» des affaires afghanes. Il a affirmé que l’application de la charia, la loi islamique, était indispensable pour son pays.
Les femmes se sont vues imposer le port du voile intégral et ne peuvent se déplacer ou travailler que de manière restreinte. L’insécurité alimentaire affecte plus de 90% des ménages qu’elles dirigent.
(ATS)