Tous les acteurs qui pourraient oeuvrer à l'objectif de reconstruire l'Ukraine se retrouveront en Suisse «pour la première fois», s'est félicité M. Cassis dans son discours d'ouverture du Forum économique mondial (WEF). «Les guerres ont toujours leurs conséquences» et «il serait impardonnable d'attendre davantage», a-t-il ajouté.
Pendant plusieurs minutes, le Tessinois a à nouveau expliqué pourquoi la neutralité suisse n'était pas incompatible avec les sanctions contre la Russie. «Le droit international est plus fort que l'assujettissement, le droit l'est davantage que la force», a-t-il également insisté.
Il ne peut y avoir de neutralité face aux violations de valeurs fondamentales qui sont «une menace pour la Suisse» aussi. M. Cassis a défendu une approche de «neutralité collaborative» conforme aux intérêts de son pays.
Selon lui, la guerre en Ukraine ou encore la pandémie de coronavirus ont achevé de mettre un terme à la «sécurité apparente» qui était «trompeuse» depuis l'après-Guerre froide. Celle-ci «nous pousse à sous-estimer nos vulnérabilités», a-t-il également ajouté.
Le président de la Confédération voit trois scénarios possibles pour la scène internationale. La Suisse préfère évidemment celle du renforcement «ciblé» du multilatéralisme. Celui-ci doit se resserrer sur des questions comme la pandémie, le changement climatique, les crises économiques ou les conflits, insiste aussi M. Cassis.
Un scénario provisoire pourrait voir en revanche un «recul pondéré» de l'hyper-mondialisation. Les renationalisations de ressources critiques, de productions et de filières d'approvisionnement pourraient s'accompagner d'augmentations des prix, aussi selon le président.
Il met en garde contre les effets d'une mondialisation «sectorielle» qui provoquerait une nouvelle «Guerre froide commerciale» et une atténuation des règles internationales.
(ATS)