«Je ne peux pas expliquer pourquoi l'égalité salariale n'est toujours pas acquise». Trente ans après la première grève des femmes, dont Christiane Brunner était l'une des instigatrices, la Genevoise estime que les femmes ont toujours des raisons de faire grève.
L'égalité salariale sera une des revendications portées par les collectifs féministes ce 14 juin. «Je crois qu’il faudra passer par une initiative populaire pour l’obtenir: elle devra décrire concrètement les mesures à mettre en place, créer une obligation et des moyens de contrôle. Je me trompe peut-être, mais j’ai l'impression que le peuple est mûr pour une telle initiative».
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De nombreuses discriminations découlent de l’inégalité salariale, notamment à l'heure de la retraite, estime Mme Brunner. Alors quand à cinq jours de l'anniversaire de la grève des femmes, le Conseil national a voté mercredi le relèvement à 65 ans de l'âge de leur retraite, elle a réagi.
«Je trouve ça scandaleux. Nous n'avons pas vu de progrès en matière d'égalité et nous n'avons pas de réel programme pour l'obtenir. Pourquoi l'égalité doit se faire au détriment des femmes? Je ne suis pas certaine que le peuple l'accepte», souligne cette militante de toujours.
Retirée de la vie politique depuis quatorze ans, l'ancienne syndicaliste figure de proue du féminisme porte un regard enthousiaste sur les mobilisations féministes d'aujourd'hui qu'elle suit attentivement. Ce 14 juin 2021 ne fera pas exception.
Les dernières élections fédérales, avec son importante arrivée d'élues, l'ont particulièrement marquée.
«En tant que femmes, nous étions peu nombreuses et isolées au Parlement... Voir les résultats des dernières élections m’a fait un bien fou! C’était incroyable de voir toutes ces femmes être élues, et pas seulement à gauche», se réjouit la Genevoise.
(ATS)