Quatre personnes, présentées comme étant des policiers en civil, ont procédé à l'arrestation de Chow Hang-tun devant l'immeuble de son bureau au centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP. Elle a été placée dans une berline noire et emmenée. Une source policière a précisé que la militante avait été appréhendée en vertu de l'article 17A de l'ordonnance sur l'ordre public.
Cette avocate de 37 ans est l'une des vice-présidentes de l'alliance Hong Kong, qui organise une grande veillée avec des bougies dans le parc Victoria chaque 4 juin, en souvenir des victimes de la répression sanglante de la place Tiananmen à Pékin le 4 juin 1989.
Cette veillée a été interdite pour la deuxième année de suite par la police à Hong Kong, les autorités invoquant les restrictions liées à la pandémie due au nouveau coronavirus, même si la ville n'a enregistré aucun cas de contamination locale en plus d'un mois.
Après cette interdiction, l'alliance Hong Kong avait annoncé qu'elle n'organiserait pas la veillée. Mme Chow avait, en revanche, indiqué à la presse qu'elle prévoyait de se rendre au parc Victoria vendredi soir à titre personnel.
La commémoration de 2020 avait été également interdite par les autorités en raison du Covid-19. Des dizaines de milliers de personnes avaient néanmoins bravé cette interdiction et des poursuites judiciaires avaient été engagées contre 24 personnalités du mouvement pro-démocratie.
Le ministre hongkongais de la sécurité avait averti il y a quelques jours que la nouvelle et drastique loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à l'ex-colonie britannique serait susceptible d'être invoquée contre les contrevenants cette année.
Pendant des décennies, Hong Kong et Macao furent les seuls endroits de Chine où l'on commémorait le 4 juin l'intervention sanglante de l'armée chinoise contre le mouvement social et étudiant de 1989 à Pékin.
Comme chaque année, Washington a salué jeudi la mémoire des manifestants chinois tués lors de la répression sanglante de Tiananmen en 1989. «Les Etats-Unis continueront de se tenir au côté du peuple de Chine qui demande à son gouvernement de respecter les droits fondamentaux universels», a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, dans un communiqué.
Il a aussi appelé la Chine à «la transparence» et à fournir «un bilan complet de tous ceux tués, détenus ou disparus» lors de la répression de la place Tiananmen, qui a fait des centaines, voire plus d'un millier de morts.
(ATS)