L'artiste américano-haïtien Pras Michel, dit «Pras», âgé de 50 ans, a été reconnu coupable de tous les chefs d'inculpation pour lesquels il était poursuivi, au terme d'un procès médiatique de plusieurs semaines qui a notamment vu défiler l'acteur Leonardo DiCaprio pour témoigner.
Pras «Michel a joué un rôle central dans un vaste complot visant à influencer de hauts responsables gouvernementaux», a souligné Harry Lidsk, un représentant du ministère de la Justice. Entre 2012 et 2017, la star du hip-hop aurait perçu quelque 100 millions de dollars de la part du Malaisien Low Taek Jho, considéré comme le cerveau du scandale du fonds souverain malaisien 1MDB.
Selon les autorités américaines, cette somme importante aurait en partie servi à des contributions à la campagne présidentielle de Barack Obama en 2012. Les dons en provenance de l'étranger étant interdits aux Etats-Unis, ils auraient été réalisés via des prête-noms et des sociétés offshore.
M. Pras a notamment été reconnu coupable de conspiration, de faux et usage de faux et d'avoir servi comme agent dissimulé d'un gouvernement étranger, des délits pour lesquels il encourt une peine maximale de 20 ans de prison, a indiqué le ministère de la Justice américain dans un communiqué.
Pras Michel a été également reconnu coupable d'avoir effectué en 2017 du lobbying illicite au profit de la Chine auprès de l'administration de Donald Trump pour demander le rapatriement d'un dissident chinois, le milliardaire Guo Wengui. Accusé d'avoir floué des milliers d'investisseurs pour s'enrichir, Guo Wengui a été arrêté en mars à New York pour fraudes financières.
M. Low, l'homme d'affaires malaisien au coeur de ce vaste scandale a lui été inculpé en 2018 pour corruption et blanchiment d'argent liés au pillage du fonds 1MDB, censé contribuer au développement économique de la Malaisie. En fuite, il se trouve désormais probablement en Chine.
Le financier est notamment accusé, aux côtés d'autres personnes, d'avoir utilisé l'argent de ce fond pour acheter des résidences de luxe, des yachts ou encore des oeuvres d'art et pour s'entourer de stars de la musique, du cinéma, en finançant notamment le film «le Loup de Wall Street», long métrage sorti en 2013 qui a valu un Oscar à Leonardo DiCaprio.
L'acteur a raconté au cours du procès aux jurés les fêtes décadentes financées par M. Low et a dit se souvenir de ce dernier assurant «qu'il voulait faire un don important au parti démocrate», évoquant «20 à 30 millions de dollars. J'ai dit 'Waouh, c'est beaucoup d'argent...'»
(ATS)