Les lecteurs d'aujourd'hui connaissent la version couleur de 64 pages, revue par Hergé en 1946, après la décision de Casterman en 1942 de réduire la pagination et de passer en quadrichromie.
Cependant, cette célèbre aventure du reporter belge en Chine paraît d'abord, in extenso, «sous la forme d'un album de 124 pages en noir et blanc aux éditions Casterman en 1936», rappelle l'éditeur. Elle avait été prépubliée dans le journal Le Petit Vingtième entre août 1934 et octobre 1935.
«Le Lotus bleu» est le cinquième album de Tintin. C'est seulement à partir du dixième, «L'Etoile mystérieuse», que Hergé se limitera à 62 ou 64 pages.
«Cinquième titre de la collection colorisée des albums originaux parus dans les années 1930, cette édition permet de redécouvrir cet album iconique sous une palette de couleurs inédites, dont les nuances rehaussent particulièrement les scènes de nuit, révélant ainsi l'intensité de l'action et la beauté des vignettes», a affirmé Casterman dans un communiqué.
Un chef-d'oeuvre d'Hergé
«Le Lotus bleu» est considéré comme l'un chefs-d'oeuvre d'Hergé. Le dessinateur belge commence alors à davantage installer un mystère romanesque, plutôt que de dépeindre une succession d'aventures, et il fait de son protagoniste moins un héros picaresque qu'un enquêteur, ici doté d'une conscience politique.
Hergé est en l'occurrence fortement influencé par son ami Tchang Tchong-Jen, étudiant chinois de l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Ce dernier lui décrit les méfaits des luttes d'influence étrangères en Chine, en plus de lui donner des conseils artistiques.
Une biographie, «Tchang Tchong-Jen artiste voyageur», signée de la fille de ce dessinateur, Tchang Yifei, et d'un spécialiste de Tintin, Dominique Maricq, paraît aux éditions Casterman et Moulinsart le même jour que cette nouvelle édition du «Lotus bleu», le 8 janvier.