Elle est assignée à résidence depuis le coup d'Etat du début d'année qui l'a renversée. Au matin du 1er février, les militaires avaient repris le pouvoir dans ce pays d'Asie du Sud-Est, mettant fin à une brève parenthèse démocratique.
Le jugement, dans le volet de l'affaire où elle est accusée d'avoir importé et possédé des talkies-walkies illégalement, a été repoussé au 27 décembre «sans donner de raison», a-t-on appris de source proche du dossier.
Pour cela, Aung San Suu Kyi risque en théorie trois ans de prison, mais ce n'est là qu'une des nombreuses accusations qui, selon les analystes, visent à l'écarter définitivement de l'arène politique. Les accusations portent sur les premières heures du coup d'Etat, lorsque des soldats et des policiers ont fait irruption à son domicile et l'auraient trouvée en possession de matériel non autorisé.
Condamnation de la communauté internationale
Au cours de l'instruction, des membres de l'équipe ayant mené le raid ont admis lors d'interrogatoires qu'ils n'avaient pas de mandat de perquisition, selon une source proche du dossier.
Au début du mois, elle a été condamnée à quatre ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid-19, un verdict fortement condamné par la communauté internationale.
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a par la suite commué la peine à deux ans de prison et annoncé qu'elle purgerait sa peine en résidence surveillée dans la capitale, Naypyidaw.
Les médias ne sont pas autorisés à assister à son procès à huis clos devant un tribunal spécial de la capitale. La junte a également interdit à son équipe juridique de parler à la presse et aux organisations internationales.
La junte a régulièrement ajouté de nouvelles inculpations, notamment pour corruption, punissable de 15 ans de prison, et pour fraude électorale lors des élections que son parti, la ligue nationale pour la démocratie (LND), a remportées haut la main en novembre 2020.
(ATS)