Après le plan de paix
La Chine s'entremet pour des négociations, Macron salue ses efforts

La Chine, qui a appelé Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix, a annoncé qu'elle allait recevoir le président bélarusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen de Moscou, suivi d'Emmanuel Macron. Le président français a salué l'implication de Pékin.
Publié: 25.02.2023 à 15:02 heures
Emmanuel Macron a appelé Pékin à ne livrer aucune arme à la Russie (archives).
Photo: SEBASTIEN NOGIER / POOL

Proche partenaire de la Russie, la Chine s'était jusque-là gardée de prendre position. Vendredi, jour du premier anniversaire de l'invasion russe, elle a avancé un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l'intégrité territoriale et s'oppose à tout recours de l'arme nucléaire.

Si les Occidentaux ont globalement accueilli cette initiative avec scepticisme, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à «travailler» avec Pékin et dit souhaiter rencontrer son homologue Xi Jinping. La Russie a dit «apprécier» les efforts chinois, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l'annexion russe de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou.

Se démarquant des doutes américains ou allemands, Emmanuel Macron a estimé que «le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon» et annoncé qu'il se rendrait à Pékin «début avril». Il a estimé qu'une paix n'est «possible que si elle passe par un arrêt de l'agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien».

Le chef d'Etat français a appelé Pékin à «ne livrer aucune arme à la Russie» et à «nous aider à faire pression sur la Russie pour qu'évidemment elle n'utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation».

Moscou partage «les considérations de Pékin»

Partenaire stratégique de Moscou, la Chine s'était abstenue jeudi lors du vote d'une résolution par l'Assemblée générale de l'ONU exigeant un retrait «immédiat» des troupes russes. Samedi, elle entravait un communiqué commun du G20 Finances réuni en Inde, selon plusieurs responsables au fait des discussions.

Moscou a indiqué «partager les considérations de Pékin» tout en insistant sur la nécessité de «reconnaître les nouvelles réalités territoriales». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui dit «vouloir croire que la Chine sera du côté d'un monde juste, c'est-à-dire de notre côté».

Pékin a de son côté annoncé une visite d'Etat de mardi à jeudi d'Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine. Le Bélarus a prêté son territoire pour le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine le 24 février 2022.

Aggrandissement d'un territoire miné

Le Kazakhstan, poids lourd économique d'Asie centrale, allié de la Russie mais qui maintenait jusqu'ici une position d'équilibre sur le conflit ukrainien, a quant à lui apporté son soutien aux propositions chinoises.

Sur le terrain, l'Ukraine a dit surveiller l'activité de la flotte russe en mer Noire. Selon la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, les forces russes ont mobilisé neuf navires dont un lanceur de missiles: «depuis hier, ils ont doublé leur groupement, ce qui pourrait indiquer des préparatifs pour une nouvelle expansion».

«Une alerte aérienne a déjà sonné à deux reprises aujourd'hui, sur tout le territoire de l'Ukraine et dans les régions méridionales», a-t-elle ajouté faisant état pour le moment d'activités de reconnaissance.

Le Parlement ukrainien a annoncé avoir voté vendredi l'accroissement à deux kilomètres de large d'une bande le long des frontières ukraino-russe et ukraino-bélarusse qui «sera concrètement un territoire miné».

(ATS)

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