Plus de 11'000 postes dans les soins ne sont pas pourvus, dont 6200 concernent les infirmiers. Il en résulte que les soignants n'ont plus le temps de fournir les soins de manière sûre et humaine. Ils sont épuisés et quittent trop souvent la profession après quelques années seulement, relève le comité «oui à l'initiative sur les soins infirmiers».
Des erreurs se produisent alors qu'elles peuvent être évitées si nous avions assez de temps, souligne Liridona Dirdari, infirmière diplômée et cheffe de service en réadaptation. Cette situation est devenue permanente, critique le comité. Et le Covid-19 a encore augmenté la charge de travail.
La population devient de plus en plus âgée et dépend de soins de qualité, souligne-t-il. Le nombre de personnes de plus de 65 ans va doubler entre 2014 et 2030. Quelque 70'500 soignants supplémentaires seront nécessaires d'ici 2029, dont 43'200 infirmiers, estime le comité. Un tiers d'entre eux sera formé à l'étranger.
Les conditions de travail doivent être améliorées, a expliqué la conseillère aux Etats Marina Carobbio (PS/TI). L'initiative soumise au vote le 28 novembre exige des plannings fiables, des possibilités de développement professionnel et des structures favorables aux familles.
Elle vise également possibilités d'augmentation salariales. La rémunération doit être à la hauteur des exigences et de la charge de travail, argumentent encore les partisans de l'initiative.
La Confédération et les cantons doivent investir dans la formation afin de former davantage de personnel soignant en Suisse. Une meilleure indemnisation augmentera l'attrait pour la formation et la réinsertion professionnelle des femmes dans le domaine des soins.
Chaque service doit disposer de suffisamment de personnel et la charge de travail doit être diminuée. Sans cela, la qualité des soins ne peut être garantie. Et la sécurité des patients est mise en danger. Les complications et les décès peuvent être réduits grâce à un nombre suffisant de soignants, rappelle le comité d'initiative.
Cela se répercute également sur le plan financier. Il est possible d'éviter des coûts inutiles, qui se chiffrent en milliards, résultant de séjours prolongés, répétés et évitables, soutiennent encore les initiants.
Par ailleurs, si le personnel est assez nombreux, la satisfaction au travail est favorisée et les soignants restent plus longtemps dans la profession, avance le conseiller national Christian Lohr (Centre/TG), également membre du comité.
Le contre-projet du Parlement ne va pas assez loin, de l'avis du comité d'initiative. Les fonds ne sont alloués par la Confédération qu'à la condition que les cantons allouent le même montant. Une offensive sur la formation ne suffit pas à garder le personnel infirmier dans le métier.
(ATS)